Naji Jerf, 38 ans, opposant con­nu de Daech, jour­nal­iste syrien, a été assas­s­iné hier 27 décem­bre dans une rue de la ville turque de Gaziantep, pas­sage frontal­ier avec la Syrie.

Il était mem­bre du col­lec­tif  « Rak­ka se fait mas­sacr­er en silence », qui doc­u­mente depuis avril 2014 les abus de l’EI dans cette ville du nord de la Syrie.

Opposant égale­ment au régime de Bachar, il avait récem­ment réal­isé  plusieurs doc­u­men­taires impor­tants sur la guerre et les exac­tions du régime et  de Daech. Ils avaient été “récom­pen­sés”, lui et son col­lec­tif, par le  Com­mit­tee to Pro­tect Jour­nal­ists pour être ” l’une des dernières sources d’information fiable et indépendante”.

Naji Jerf est le qua­trième jour­nal­iste de l’organisation à être assas­s­iné en Turquie.

Selon un cor­re­spon­dant du Monde, “Celui qui avait aus­si occupé le poste de rédac­teur en chef du mag­a­zine syrien Hen­tah , était sup­posé arriv­er cette semaine à Paris après avoir reçu avec sa famille un visa d’asile pour la France “.

Son assas­si­nat n’a été revendiqué, à ce jour, par aucune source “recon­nue”.

Naji Jerf

Voilà, avec le car­ac­tère lap­idaire des coupures de “presse”, la façon dont est relatée la mort d’un homme qui avait fait du témoignage et de la dénon­ci­a­tion des crimes de guerre, son activ­ité prin­ci­pale et une des raisons pour lui de vivre la tête haute.

Il a été, en tant que Syrien, abat­tu sur le sol de la Turquie, dans une ville con­nue pour ses liens directs avec Daech, et pour­tant pas­sage obligé pour les Syriens qui veu­lent trou­ver une sor­tie vers l’Eu­rope et que le régime Bachar n’au­toris­erait pas à sortir.

Il était con­nu comme jour­nal­iste, et la presse se fait donc à juste titre écho de son assas­si­nat. Com­bi­en d’autres meurent en silence sur ces mêmes par­cours ? Com­bi­en de morts démon­trent que la “pro­tec­tion” de l’E­tat turc, pour­tant sur armé et bardé de “ser­vices de ren­seigne­ments” en tous gen­res dans la région, ne s’ex­erce surtout pas auprès d’op­posants “gênants”.

Naji Jerf n’au­ra pas béné­fi­cié des 3 mil­liards européens cen­sés prodiguer via l’E­tat turc, aide, assis­tance aux réfugiés syriens ou aux ressor­tis­sants désireux de deman­der asile.

Un meurtre de plus, qui pour­tant fera se lever heureuse­ment d’autres témoins et acteurs “jour­nal­istes”, qui con­tin­ueront à informer, dénon­cer, pho­togra­phi­er, doc­u­menter, ce que le monde pro­duit comme pour­ri­t­ure au Moyen Ori­ent, pen­dant qu’ailleurs il fait bom­bance de fêtes.

Un aperçu de son travail

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Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.