Déchus… Pourquoi ça ?

Le gou­verne­ment français veut lancer une réforme con­sti­tu­tion­nelle qui con­tiendrait la pos­si­ble déchéance de nation­al­ité française pour les bi nationaux, même ceux nés en France.

Alors for­cé­ment, cela inquiète un peu sur “l’é­tat de san­té” des droits démoc­ra­tiques dans la belle patrie des droits de l’homme. Déjà, dans l’équipe même de Kedis­tan, quelques unEs seraient directe­ment con­cernéEs… Et prob­a­ble­ment quelques mil­liers d’autres par­mi nos lecteurs fidèles.

 

Oui, mais qu’au­ri­ons nous donc à crain­dre hein ? Nous n’avons rien à nous reprocher… Nous sommes “dans les clous”…

abbeyroad-cats

… même sur Abbey Road

La ques­tion bête est “où sont les clous” ?

Parce que ces trucs là, ça se déplace. En Turquie en ce moment, des civils par cen­taines n’en savent plus quelque chose, puisqu’ils sont morts en “ter­ror­istes” du côté de Diyarbakir. Le PKK est tou­jours con­sid­éré comme organ­i­sa­tion ter­ror­iste de façon très offi­cielle, sur des listes très offi­cielles, et à la fois allié con­cret de la coali­tion fan­tôme anti Daech.…

Là où il y a des clous, c’est flou…

La notion de “ter­ror­isme” est plus une appré­ci­a­tion et un juge­ment, bien que définie dans le code pénal comme :  un acte se rat­tachant à « une entre­prise indi­vidu­elle ou col­lec­tive ayant pour but de trou­bler grave­ment l’or­dre pub­lic par l’in­tim­i­da­tion ou la ter­reur ».

Mais depuis qu’on a vu des “pro­duc­teurs de grenades bio” se retrou­ver en garde à vue et assignés à rési­dence, on est devenu méfi­ants. Au nom de ces mêmes principes, un cer­tain Général s’est vu déchu de sa nation­al­ité par Philippe Pétain il y a un demi siè­cle. D’autres, con­sid­érés comme “enne­mis intérieurs” parce que “cir­con­cis” ont subi les mêmes ava­nies avant que d’être exter­minés. Là aus­si les clous avaient bougés.

Et comme beau­coup de ces bi nationaux attachés au Moyen Ori­ent de leurs par­ents proches ou loin­tains sont de sur­croît un peu “basanés” comme savaient le dire par­fois les futures belles mères de “souch­es” à leur arrivée, on se dit aus­si que “rien à se reprocher”, c’est vite dit par les temps qui courent, vu du bal­con de l’i­den­tité nationale.

Bref, on est déchus.

dechus

Et on se voit déjà, “en haut de l’af­fiche”, français en cdd. On imag­ine aus­si toutes celles et tous ceux qui ont fui les pays clients du ser­vice après vente des  “rafales”, ou des ami­tiés hol­landais­es à géométrie vari­ables, pourvu que l’o­seille ren­tre… Et là, le clou est car­ré­ment dans la chaussure…

Quand on sait quels accords iniques sont capa­bles de pass­er les Etats européens, France en tête, pour que les réfugiés de guerre se fassent tuer, meurent à petit feu ou par noy­ade, en dehors des belles fron­tières des iden­tités nationales, là on fait plus que se méfi­er aussi.

On ne con­somme plus seule­ment le pét­role ou le coton de Daech, on ne facilite plus seule­ment ses échanges ban­caires, on ne traite plus seule­ment avec ses amis du coin, voilà qu’on se déclare la guerre tout seul. Un bon ter­ror­iste devient un ter­ror­iste déchu, tans pis si pour cela on doit tailler dans le vif des droits des bi nationaux, pour répon­dre aux replis ambiants.

Bien sûr, nous direz vous, c’est plus com­pliqué que cela, et il y a der­rière des trucs bien plus politichiens. Mais on a telle­ment l’habi­tude de voir un Erdo­gan se servir de la guerre pour régn­er, divis­er les Peu­ples, con­forter son pou­voir et celui de la finance où il nage, qu’on ne voit même plus qu’un rési­dent “social­iste”, bi droite bi gauche, est en train lui aus­si de se forg­er une iden­tité nationale pour les besoins d’une érection.

Alors, grave­ment trou­blés par cette mesure, nous ne nous lais­serons pas intimider ni ter­roris­er par ce gou­verne­ment et notre “entre­prise indi­vidu­elle et col­lec­tive” con­tin­uera ce qu’elle a com­mencé : dénon­cer le ter­ror­isme d’E­tat, où qu’il se trou­ve, et par­ti­c­ulière­ment là où la “guerre”, réelle ou fic­tive, est util­isée con­tre les pop­u­la­tions pour garan­tir le pou­voir des mêmes.

Daniel Fleury on FacebookDaniel Fleury on Twitter
Daniel Fleury
REDACTION | Auteur
Let­tres mod­ernes à l’Université de Tours. Gros mots poli­tiques… Coups d’oeil politiques…