Avant l’ouragan, silence à Şırnak. A Diyarbakır, la répression d’Etat tempête. Encore deux morts. L’après cataclysme… ça craint.
A Şırnak, les enseignants ont majoritairement quitté les communes de Cizre et Silopi, suite à l’avertissement qu’ils ont reçu par sms. Certains habitants vivant dans des quartiers où les affrontements se concentrent comme Cudi et Nur, ont préféré se réfugier chez des proches dans d’autres quartiers voire des villes avoisinantes. Ceux qui sont restés ont fait des réserves alimentaires et d’urgence. Le couvre-feu a été déclaré de nouveau. Des transferts de militaires très importants on été faits pendant deux jours. La compagnie aérienne turque, THY a annulé les 6 vols à destination de Şırnak au départ d’Istanbul et d’Ankara.
Le journaliste d’IMC TV, Saadet Yıldız, actuellement sur à Cizre, contactée par l’agence BIA, explique que les enfants sont très affectés par le départ des enseignants. Elle souligne qu’un silence profond règne sur la ville :
« Les gens sont inquiets. Ils disent que ce n’est pas un couvre-feu mais un état d’urgence en continu et ils souhaitent revenir sur le processus de paix. »
Par ailleurs, Le député du HDP (Parti démocratique des peuples) Ferhat Encü a précisé qu’avant la déclaration du couvre-feu, des ordres avaient été donnés aux établissements scolaires, aux hôpitaux et à certaines administrations, afin de prendre les “précautions” nécessaires. Ajoutant que ces communes sont quasiment transformées en quartier général d’armée, il a posé une question au Ministre de l’intérieur Efkan Ala, à l’Assemblée Nationale :
« Quelle est la quantité d’expéditions de contingents militaires effectuées vers ces communes ? Quel est le budget ? Contre quelle force cette accumulation militaire a‑t-elle été faite ? Ya-t-il un rapport quelconque que vous auriez préparé, sur les villes mises en ruines ? Quels sont les dégâts matériels et humains ? »
Plusieurs actions de solidarité avec les habitants du Sur et une marche pour protester contre le couvre-feu se sont déroulées hier, à Diyarbakır. La manifestation a été violemment réprimée par les forces de sécurité. 2 jeunes kurdes de 18 et 21 ans ont été tués par les balles de la police.
Et miracle, les médias français ont relayé cette info. Or depuis des mois, la répression d’Etat a fait dans la région, plusieurs morts et blessés…
Si même Itélé s’y met…
Deux manifestants ont été tués par balle lors de heurts avec la police à #Diyarbakir en #Turquiehttps://t.co/8gDvm7yJCT
— iTELE (@itele) 14 Décembre 2015
Plus de 40 Kurdes ont aussi été arrêtés par la police turque depuis 24 heures, dont au moins 30 à Diyarbakır. Parmi eux, un journaliste…
A Diyarbakır, dans le quartier Sur, appréciez les tirs des forces de sécurité, qui n’utilisent que des projectiles intelligents dressés pour trouver les seuls “terroristes” et qui bifurquent vite fait quand elles rencontrent des civils.
#Bakur #Turquie La police turque a blessé 4 personnes de la même famille avec des lances grenades à #Sur/#Diyarbakir pic.twitter.com/djpIm0Toma
— InfoRojava-Kurdistan (@info_Rojava) 15 Décembre 2015
Cette guerre est devenue un décompte macabre, et bientôt plus personne ne prêtera attention aux chiffres. Faudra-t-il décorer une place de la République à Diyarbakir, pour qu’enfin la lueur des bougies éclaire plus loin que la Tour Eiffel ?
Appel /MASSACRES AU KURDISTAN
BRISONS LE SILENCE!
Appel à manifester à Paris, mercredi 16 décembre,
Esplanade des Invalides (Sortie Métro Invalides), 16h