Le cer­cueil de Tahir Elçi, Prési­dent de Bar­reau de Diyarbakır tué hier, avait quit­té la morgue sur les épaules de ses con­frères por­tant leur robe, suiv­ie par une foule com­posée de mil­liers de personnes.

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Le Vice-Prési­dent du Bar­reau Ahmet Özmen a exprimé lors des pris­es de parole, que Tahir Elçi se bat­tait pour éclair­cir les meurtres dont les assas­sins restent tou­jours incon­nus, mais qu’il a été lui même vic­time de ces forces obscures. Le frère de Tahir Elçi a souligné que Tahir avait été assas­s­iné comme beau­coup d’autres per­son­nes clair­voy­antes, comme Hrant Dink, Musa Antek…

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Sela­hat­tin Demir­taş, le Co-Prési­dent du HDP présent dans le cortège comme plusieurs autres députés de son par­ti et du CHP :

Il était évi­dent qu’une vie con­sacré à la paix, à la fra­ter­nité et à la démoc­ra­tie, dans une telle péri­ode ne pou­vait pas se ter­min­er dans un lit douillet. 

Nous avons beau­coup de douleurs dans les rues, nous faisons des funérailles tous les jours, nous avons gran­di devant des portes de morgue, mais nous n’avons pas con­sid­éré cela comme un des­tin. La paix revien­dra ici. Nous allons voir ce jour.

Nous avons des doutes sur le fait que cet assas­si­nat soit éclair­ci. Cet Etat n’a jamais été l’Etat de tout le monde.

Ce n’est pas l’Etat qui a tué Tahir, mais l’absence de l’Etat. A Ankara, il y a un Etat qui ne ressens pas cette douleur. Com­ment pou­vez vous tenir réu­ni, une société qui ne peut même pas se retrou­ver dans la douleur ?

Türkan, l’épouse de Tahir Elçi a égale­ment pris la parole :

Tu vas retrou­ver les vic­times que tu as tou­jours défendues, dont les assas­sins n’ont jamais été trouvés.

Ils vont deman­der s’il en reste beau­coup de colombes comme toi au bas monde. Tu leur diras “Nous étions à tout cass­er une poignée, les aigles, les fau­cons se bal­adaient avec des corbeaux.

Ils vont deman­der qui va nous défendre main­tenant ? Il va répon­dre, il y a ma com­pagne, mes amis qui pensent comme moi.

Ils sera accueil­li chaleureuse­ment par les vic­times dont on n’a jamais trou­vé l’as­sas­sin. Il dira “Je vais me percher sur le Minaret à qua­tre piliers (édi­fice près de laque­lle il a été tué), l’His­toire me com­pren­dra. Les médias pour­ris, les télés qui m’ont men­acé, les jour­naux qui m’ont défi­ni comme cible, au revoir. Ceux qui ne me com­pre­naient pas, qui ne voulaient pas me com­pren­dre, qui fai­saient la moue, au revoir. Au revoir les banc de tor­ture par lesquels je suis passé. Les bébés noyés sur le sable, au revoir. Les orphe­lins des assas­s­inés, au revoir. Ceux qui m’aimaient et qui me soute­naient, mes enfants, ma com­pagne, au revoir.”

Après l’as­sas­si­nat de son mari, Türkan avait été men­acée depuis un compte Twit­ter et elle avait porté plainte. La Direc­tion de la Sécu­rité a con­fir­mé qu’il s’agis­sait d’un polici­er et a déclaré avoir entamé une enquête.

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Türkan Elçi, c’est ton tour ma chérie ;)”
“Tu meurs comme tu vis. C’est à dire au milieu d’une rue, comme un chien.”

Après les pris­es de paroles, la foule a accom­pa­g­né Tahir Elçi avec des oeil­lets et slo­gans jusqu’au cimetière de Yeniköy, où il a été inhumé.

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