Durant le match de foot Turquie-Grèce, qui s’est joué en présence du Premier ministre turc Davutoglu et Alexis Tsipras, la minute de silence pour les victimes de l’attentat de Paris a été interrompue par les supporters.
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Il ne faut pas oublier qu’il y a eu ce même type de huées pour Ankara. On entend pas bien sur la vidéo, mais d’après les journalistes sur place qui relaient dans leur journaux respectifs, on entendrait à la fois “allahuakbar”, et le slogan “les martyrs sont immortels, le pays est indivisible” des “ultra nationalistes” voire des kémalistes… Le public s’adresserait en partie à ceux qui soutiennent les kurdes, pour d’autres aux pays étrangers qui n’ont pas été “assez émus” pour Ankara à leurs yeux, et se réjouiraient pour certains, des attentats de Paris. Nous sommes loin des assemblées de supporters qui conspuaient à l’inverse Erdogan durant les événements de Gezi. Et surtout, cela est très significatif de la confusion politique qui règne depuis plusieurs mois et a été renforcée par les résultats électoraux de novembre.
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Le match d’Islande-Turquie en octobre, et là aussi la réaction des supporters.
Pourquoi publier de telles réactions publiques, comme nous l’avons fait pour des réactions peut être marginales mais significatives près de Gaziantep ? Pourquoi cet autre billet à suivre, sur les relations troubles de l’Etat AKP avec Daech ? Demandons nous également pourquoi la presse turque “démocratique” s’en fait aussi largement écho.
Il y a là tout simplement une illustration de ce que la propagande et l’idéologie AKP a semé depuis des mois dans les têtes, à la fois en s’appuyant sur les ultra nationalistes , à la fois en cultivant la critique des “valeurs occidentales”. Il n’est donc pas étonnant que ce soient des milieux politiques plutôt pro européens qui publient ce qu’on pourrait considérer comme des “mises en garde” sur l’allié Erdogan.
Notre intention n’est pas d’accompagner ces “mises en garde”, mais bien de continuer à dénoncer à la fois le double jeu du Calife et de l’AKP et des gouvernements européens “soit disant” en lutte contre le terrorisme, et qui pourtant persistent dans des jeux d’alliances contre nature, à la fois pour des deals permettant de contenir l’exode des réfugiés syriens, et des accords avec des dirigeants “solides” dans la région.
De la même façon qu’une inflexion vers une collaboration avec un Bachar est lourde de conséquences ultérieures pour ce qui subsiste du Peuple syrien, l’alliance avec un Erdogan qui incluerait sa guerre contre les Kurdes, sera elle aussi la trahison d’un Peuple, au profit de maintiens de régimes “forts” assurant la “stabilité”.
Turquie, Egypte, Iran, Israël, Arabie Saoudite… Tout le contraire de ce qui était en gestation dans les “dits” Printemps arabes. Il n’est pourtant pas si compliqué de constater que ces régimes fonctionnent de façon binaire avec le terrorisme, comme celui de Daech aujourd’hui.
Il semble plus que jamais évident que les “intérêts” sont ailleurs.