Deux nouvelles brèves qui en disent long sur le soutien public éhonté qu’accordent les gouvernements français et maintenant allemand à Erdogan, malgré les attentats d’Ankara et les questions qu’ils soulèvent.
Angela Merkel se rendra bien à Ankara pour rencontrer Erdogan avant les élections, lui apportant de fait, un soutien public.
L’opposition allemande lui avait demandé de surseoir à ce déplacement après le 1er novembre. Il aura bien lieu avant.
«La Turquie est et restera pour nous un partenaire stratégique important» a déclaré, mercredi, un député des Unions chrétiennes Andreas Nick, durant un débat parlementaire sur la Turquie.
Le porte-parole de Merkel lui a déclaré que les discussions, dimanche prochain, de la chancelière avec Erdogan et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu se concentreront sur la lutte contre le terrorisme, le conflit en Syrie et une coopération améliorée pour gérer la crise des réfugiés et particulièrement ceux qui arrivent en Europe.
La deuxième nouvelle concerne la décision de la France d’accorder désormais des “visas express” aux ressortissants turcs. Cette demande on le sait, avait été formulée lors de la dernière visite d’Erdogan. Cette décision certes concerne d’autres pays dont l’Indonésie et Singapour qui bénéficieront aussi du dispositif avant la fin de cette année.
La simplification de la délivrance des visas français survient alors que la Turquie et l’Europe coopèrent pour une réforme du régime des visas pour l’espace Schengen.
Le plan d’action conjoint UE-Turquie pour la crise des réfugiés, présenté la semaine dernière par la Commission européenne, prévoit l’accélération de la libéralisation du régime de visas, en contrepartie de l’engagement du gouvernement turc à entraver le flux des migrants vers les pays européens.
Le voyage à Strasbourg et Bruxelles d’Erdogan aura donc, en plus d’avoir été une partie de pêche électorale, obtenu des contreparties sous forme d’un soutien renouvelé. L’Otan est aussi sans doute passé par là, pour faire tomber les derniers scrupules.
La belle europe soutient donc le boucher d’Ankara.