La vis­ite de Tayyip Erdoğan le big­ot néo libéral en Alsace et à Brux­elles, au milieu des choux et des cigognes, ses vis­ites à la belle Europe qui le sou­tient, n’ont guère fait de vagues dans le lan­derneau politicien.

Si un peu moins de 1500 man­i­fes­tants n’avaient fait le tra­jet jusqu’à Stras­bourg, à l’ap­pel d’as­so­ci­a­tions Ale­vis et Kur­des, si d’autres à Paris, ne s’é­taient pas mobil­isés aus­si, on aurait presque pu penser que la France elle aus­si était tombée sous le charme du calife.

Turkish President Recep Tayyip Erdogan PHOTO/FREDERICK FLORIN

Per­son­ne ou presque n’a relevé, hors un réc­it dans Le Monde, recopié en brèves ici ou là, le côté peu Char­lie des paroles du prési­dent turc, lorsqu’il s’est adressé à ses “fidèles” réu­nis à l’oc­ca­sion à Stras­bourg. Voilà un homme qui lutte con­tre le ter­ror­isme, et pour l’u­nité nationale (le Char­lie clas­sique). Mais sa volon­té de dis­pos­er son meet­ing de façon

séparée hommes et femmes, sa prière col­lec­tive sous salle de con­cert, et ses vocif­éra­tions ponc­tuées de “Dieu est grand” sur fond de nos­tal­gie ottomane (le con­traire des Char­lies) aurait pu sus­citer au moins quelques inter­ro­ga­tions. Les meurtres qu’il com­man­dite au Kur­dis­tan turc via les forces de répres­sion d’E­tat auraient pu soulever une indig­na­tion digne de celle qui se leva con­tre des frères assas­sins en janvier.

Que nen­ni, même les laï­cards endur­cis ou les politi­ciens ver­beux ont vaqué à leurs petites vati­c­i­na­tions habituelles. Pensez, un cal­ife à Stras­bourg qui va nous pro­téger des flots de réfugiés, ça ne se cri­tique pas.

Et puis la Turquie, Istan­bul, tout ça tout ça, c’est pour les vacances. Là on est dans le dur des élec­tions à venir, le piège à con avant le pas­sage du Père Noël, y a du boulot !

Un nos­tal­gique ottoman se décore même, comme le fit le roi des Belges. Même cette his­toire belge là ne réveil­la que quelques rédac­tions, sans doute pour le côté “peo­ple”.
Bref, pra­lines con­tre loukoums.

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Daniel Fleury
REDACTION | Auteur
Let­tres mod­ernes à l’Université de Tours. Gros mots poli­tiques… Coups d’oeil politiques…