Tayyip sera donc reçu comme « parte­naire » de l’U­nion européenne, par le grand patron, JC Junck­er, les 5 et 6 octobre.

Lui, sera arrivé par avion, et n’au­ra pas eu à faire la tra­ver­sée en pneu­ma­tique, puis affron­té les nervis hon­grois, pour arriv­er enfin au pays de tintin.

Mais c’est vis­i­ble­ment pour par­ler aus­si « réfugiés syriens » qu’il vient s’asseoir à la tablée européenne, et à l’oc­ca­sion négoci­er un sou­tien à sa poli­tique intérieure, ou du moins un silence complice.

Il va pou­voir aus­si à Stras­bourg, dans un rassem­ble­ment qui s’adresse à la com­mu­nauté turque en France, et qui n’au­rait rien d’élec­toral­iste, c’est juré craché, faire l’éloge de son action « anti ter­reur » et align­er des « arresta­tions «  de « crim­inels con­tre l’u­nité de la nation turque ».

Une vague de mise en garde à vue con­cer­nant des élus et respon­s­ables du par­ti HDP vient en effet d’avoir lieu (67 adress­es vis­itées – 44 gardes à vue) à Istan­bul. 28 quartiers et leurs respon­s­ables HDP sont con­cernés par ce raid des forces spé­ciales de police anti ter­ror­istes. Détails ICI.

Cette recherche de sorte de don­nant don­nant auprès de Brux­elles n’é­ton­nera per­son­ne. Déjà, la France très récem­ment a renou­velé son sou­tien à « un Pays qui prend sa part dans la coali­tion con­tre Daesh », sans sour­ciller sur les à côtés de l’of­fen­sive de guerre civile qui fait rage depuis plus de deux mois con­tre les pop­u­la­tions et régions à majorité kurdes.

On sait que Dame Merkel, sans pour autant saluer les gros sabots de Pou­tine, écras­ant à la tchétchène tout ce qui de près ou de loin a forme anti Bachar en Syrie, milite aus­si pour une « poigne sta­ble » dans la région. Les réfugiés, ça va cinq min­utes, mais sat­ur­er le marché de l’emploi se fait avec « maîtrise ».…

Bref, si Erdoğan pou­vait sup­primer le marché du gon­flable momen­tané­ment, cela arrangerait bien nos ten­ants de la math­é­ma­tique de l’exode.

On peut pari­er que ce beau linge se met­tra d’ac­cord, les uns pour assur­er leurs quo­tas, l’autre pour ses élec­tions au canon. L’im­por­tant aujour­d’hui n’est pas de ressor­tir les bis­billes, mais de faire à la fois dans la lutte con­tre le ter­ror­isme et la fer­meté con­tre les migrants. Ça, Erdoğan il con­naît, même con­tre ses « migrants ter­ror­istes » de l’intérieur.

Com­ment ne pas faire dans l’hu­mour noir, quand ici l’ode à Pou­tine fait plus recette que la néces­saire mobil­i­sa­tion pour con­fon­dre la poli­tique meur­trière d’Er­do­gan et le sou­tien hon­teux qu’elle reçoit au plus haut sommet.

On peut aus­si se pos­er sérieuse­ment la ques­tion de savoir, si à son retour, on ne risque pas pure­ment et sim­ple­ment d’as­sis­ter à une demande de dis­so­lu­tion du par­ti HDP, accusé aujour­d’hui de sou­tien au ter­ror­isme, et même de plus en plus sou­vent appelé publique­ment PKK par ses accusateurs.

A si peu de temps avant les nou­velles élec­tions, cela pousserait de larges franges de pop­u­la­tions à s’ab­stenir et ren­forcerait le proces­sus ini­tié depuis juillet.

Dans ce con­texte, le mou­ve­ment anti guerre se ver­rait sans pos­si­bil­ité d’in­ter­venir dans ce qui rede­viendrait une con­fis­ca­tion élec­torale entre les trois par­tis traditionnels.

Cette vision pes­simiste des choses paraît pour­tant se met­tre en place, et sig­ni­fierait aus­si une pour­suite de la guerre sans souci des élections.

Là, “élec­tions pièges à cons”, c’est Erdoğan qui s’en vanterait.

Pour infos :

MANIFESTATION 4 Octo­bre à PARIS  à 16 heures garde de l’Est

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Daniel Fleury
REDACTION | Auteur
Let­tres mod­ernes à l’Université de Tours. Gros mots poli­tiques… Coups d’oeil politiques…