La revue CQFD, (ver­sion papi­er et web) fait décidé­ment dans l’excellence.

Dans sa paru­tion d’oc­to­bre, elle con­sacre un dossier com­plet, sup­plé­ment de 12 pages,  à la Syrie et aux réfugiés syriens, y com­pris celles et ceux d’Istanbul.

A l’heure où on nous ferait croire qu’il n’y a plus que des bar­bus, des buveurs de sang ou de vod­ka, des com­bat­tants coca cola et des avions en Syrie, ce numéro met des vis­ages sur des exils, des com­bats, des espoirs.

En voici les têtes de chapîtres

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Syrie, révolution volée & exil

A l’heure où Bachar al-Assad, le prin­ci­pal respon­s­able de la tragédie syri­enne, est remis en selle par l’ensemble de la com­mu­nauté inter­na­tionale sur fond de réal-poli­tique, CQFD a souhaité don­ner la parole aux révo­lu­tion­naires civils syriens, qui ont vu leurs espoirs de change­ment bal­ayés par des jeux géos­tratégiques et la mil­i­tari­sa­tion du con­flit. Ils nous rap­pel­lent que leur lutte con­tin­ue à tra­vers l’auto-organisation des zones rebelles et le sou­tien aux pop­u­la­tions civiles qui subis­sent tou­jours les attaques de l’armée – comme le 16 août, à Douma, où 96 per­son­nes ont trou­vé la mort suite au bom­barde­ment d’un marché populaire.

Nous sommes égale­ment par­tis à Istan­bul à la ren­con­tre d’une dias­po­ra syri­enne hétérogène, entre exploita­tion économique et recon­struc­tion cul­turelle. Au moment où nous met­tons sous presse, l’Union européenne annonçait déblo­quer plus d’un mil­liard d’euros pour « fix­er » les réfugiés en Turquie, en Jor­danie ou au Liban et ain­si endiguer l’afflux vers la forter­esse Europe…

« Nous voulons un pays en couleurs ! » En 2011, après 40 ans de silence, de peur et de résig­na­tion face à la dic­tature, les Syrien-ne‑s ont libéré leurs voix, leurs corps, leurs esprits. Spon­tané­ment, un foi­son­nement de créa­tions et d’expressions s’est emparé des murs, des ban­deroles, des rues, des réseaux soci­aux. Aujourd’hui encore, ces traces por­tent la mémoire du soulève­ment populaire.

« De cette expéri­ence de souf­france, nous pou­vons extraire un sens d’émancipation »Yassin al-Haj Saleh est un écrivain syrien, con­nu pour être un des théoriciens de la révo­lu­tion syri­enne. En 1980, à l’âge de 19 ans, il est empris­on­né pour seize années par le régime d’Assad en tant que mil­i­tant com­mu­niste. De cette expéri­ence, il en ressor­ti­ra un livre, Réc­its d’une Syrie oubliée – Sor­tir la mémoire des pris­ons, édité par Les Prairies ordi­naires en avril dernier. Aujourd’hui réfugié à Istan­bul, Yassin al-Haj Saleh revient pour CQFD sur son expéri­ence de la prison et celles de la révo­lu­tion et de l’exil, mais aus­si sur l’importance de la ques­tion cul­turelle syri­enne pour lut­ter con­tre l’oubli.

La Révo­lu­tion con­fisquée ? Nous avons ren­con­tré Salma, Hani, Majd, Ous­sama, Abou Sel­ma, activistes civils imprégnés des valeurs d’anti-autoritarisme et de démoc­ra­tie directe. Orig­i­naires de Damas et de sa région, notam­ment de la ville tris­te­ment célèbre de Douma et du camp de Yarmouk, ils vivent à présent à Toulouse, Paris ou Bey­routh, où ils ont pu venir « souf­fler un peu » pour se pré­par­er à la suite de leur com­bat. Pour eux, l’issue du con­flit ne se résume pas à « Bachar ou la Charia », repris en chœur de l’extrême gauche à l’extrême droite. Ils ressen­tent la réha­bil­i­ta­tion actuelle du despote comme un coup de poignard dans le dos, jetant par là même les opposants syriens dans le sac de l’obscurantisme salafiste. Écrasés, ils ne capit­u­lent pas. Ce serait se trahir soi-même. À tra­vers ces témoignages, CQFDsouhaite con­tribuer à redonner la parole à ces invisibles.

Istan­bul : l’exil syrien La méga­lo­pole d’Istanbul est dev­enue une des­ti­na­tion majeure pour les plus de deux mil­lions de Syriens réfugiés en Turquie. 300 à 500 000 Syriens vivent désor­mais dans cette méga­pole aux portes de l’Europe, et ten­tent depuis peu de recon­stru­ire une com­mu­nauté à part entière, mal­gré les affres de la guerre civile. Reportage au fil des dif­férents quartiers stam­bouliotes à la ren­con­tre de la dias­po­ra syri­enne, entre attente, survie et aspi­ra­tions culturelles.

« Les réfugiées syri­ennes sont juridique­ment cap­tives du gou­verne­ment turc » Enseignante en droit inter­na­tion­al et droit de l’homme à l’Université d’Istanbul, Zeynep Kivil­cim est égale­ment activiste fémin­iste. Elle revient pourCQFD sur son tra­vail de recherch­es autour de la con­di­tion des réfugiées syriennes.

Bien sûr, un tel numéro s’achète en ver­sion papi­er ( Seule­ment 4 euros dans les bons kiosques !)

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