Nous vous avons concocté une petite sélection d’horreurs commises dans le domaine de la restauration d’édifices et monuments historiques en Turquie.
Avant de vous laisser désigner votre préféré, nous tenons à préciser, qu’il s’agit d’oeuvres tombées dans les mains des (ir)responsables bureaucratiques, parachutés à des postes qui nécessitent un brin de connaissance, au moins du bon sens, mais qui vivent à des années de lumière de l’Art, de l’Histoire. Le travail de restauration est confié toujours par copinage, à des constructeurs ordinaires (BTP)…
Rassurez-vous, beaucoup rient jaune devant ces constats. Des conservateurs, restaurateurs, archéologues, historiens, architectes et en Turquie il y en a d’excellents à la pelle, mais pas suffisamment bigot devraient en principe superviser des travaux. Beaucoup de visiteurs touristes ou locaux ayant quelques onces de sens esthétique ont la rage autant que vous en aurez à la fin de cet article…
Le Fort d’Urfa, 1200 ans, enfin restauré après avoir subi des dégâts suite aux fortes pluies en 2013. Défi : retrouver la trace des pierres anciennes que la mairie prétend avoir réutilisées.
La mosquée Mesnevihane, dans le quartier Fatih à Istanbul a 171 ans. Effet botox, plus de ride, plus d’expression…
Les mosaïques du Musée archéologique de Hatay. Comme quelques petites imprécisions…
A Ayvacık, le temple d’Apollon est reconstruit 2000 ans plus tard, par ses arrières petits fils : flambant neuf !
C’est beau le marbre reconstitué !
Pourtant travaux auraient du respecter la Charte de Venise… Et la “restauration” continue : c’est le tour des colonnes.
Le théâtre de la cité antique Aspendos près d’Antalya, dans le sud de la Turquie. Cette théâtre de 7000 places “était” considéré comme le mieux conservé de toute l’Asie Mineure… Mais ça, c’était avant…
…la restauration avec du marbre destiné aux planches de travail de cuisine.
La première règle de la restauration : le travail doit être discret pour que la partie retouchée se fonde dans l’ensemble.
Le Fort de Şile, prêt pour le carnaval. Déguisement : Bob l’Eponge.
Kedistan décerne le Grand Prix à la restauration suivante :
A Sivas, le tombeau de Kay Kâwus Ier, un Sultan seldjoukide qui a régné de 1211 à 1220. Observez de près les faïences décorant ce vestige de 795 ans. Admirez la créativité que les variations des nouveaux motifs inspirées des entrelacs originaux figurant sur le tombeau. Free style ? Ou l’artiste avait bu ? Nous hésitons encore…
Parfois on n’attend même pas l’arrivée de Daesh pour détruire un héritage historique.
C’est le cocktail de la corruption et de l’ignorance et de la mise à l’écart des compétences…