La mise en chaos du pays continue…

Nom­breux atten­tats, ou affron­te­ments causés par la police… quelques exem­ples par­mi d’autres.


Attaque contre L’Ambassade Américaine à Istanbul

Deux femmes se sont approchées de l’Ambassade à pied, puis ont ouvert le feu sur les policiers de garde devant le bâti­ment avant de pren­dre la fuite.

Une des femmes a été retrou­vée, réfugiée dans la mai­son proche de l’Ambassade. Elle a été arrêtée, blessée lors de l’opération poli­cière. Selon la déc­la­ra­tion de la Pré­fec­ture d’Istanbul, il s’agit de Hat­ice Aşık (51 ans) qui avait déjà été arrêtée dans le cadre d’un procès con­cer­nant DHKP‑C (Front révo­lu­tion­naire de libéra­tion du peu­ple, en 1961 Par­ti Ouvri­er de Turquie ). Une peine de per­pé­tu­ité avait été demandée à son encon­tre par le tri­bunal car elle était accusée d’être “mem­bre d’or­gan­i­sa­tion illé­gale”, et de “vouloir chang­er le sys­tème con­sti­tu­tion­nel”. Elle avait été libérée en atten­dant la phase de recherche de preuves. Elle avait été recher­chée égae­ment comme bombe humaine poten­tielle, en 2005, sur une autre affaire.

Sur le site de Halkıns­esiTV, proche du DHKP‑C un com­mu­niqué co-signé par Dev-Genç (Jeunesse Révo­lu­tion­naire) et Gazi Halk Meclisi (Con­seil Pop­u­laire de Gazi) s’appropriait Hat­ice Aşık et annonçait : « L’imperialisme améri­cain qui se croit le maître du monde a été encore une fois bat­tu par les com­bat­tants du peuple. »

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Double attaque d’ un commissariat à Istanbul

Dans la nuit du 9 août le com­mis­sari­at de Fatih, à Sul­tan­beyli (Istan­bul) a été la cible d’un attaque sui­cide à la bombe faisant 1 mort et 10 blessés.

Les policiers inter­venant sur les lieux, dans le cadre de l’enquête, ont ensuite été attaqués. Les affron­te­ments qui ont suivi ont fait 3 morts : les 2 assail­lants et 1 policier.

Les attaques ont été relayés aus­sitôt par cer­taines médias, comme l’oeuvre du PKK. Aujourd’hui l’organisation “Halk Savun­ma Bir­liği” (Union de la défense du peu­ple) a revendiqué l’attentat via Twit­ter et annon­cé que les attaques continueront.

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Le compte est cen­suré et sus­pendu. La police con­tin­ue l’enquête. Pour l’information : la même organ­i­sa­tion avait revendiqué un autre attaque en mars 2015 con­tre les bureaux du mag­a­zine « Adım­lar » con­nu par sa prox­im­ité avec IBDA‑C, Le Front islamique du Grand Orient.

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Les leaders Alévis dans le collimateur

Dans ces quelques dernier jours les lead­ers des asso­ci­a­tions alévies ont été la cible d’attaques armées. L’attaque qui a ciblé mer­cre­di dernier, Zeynel Odabaş, prési­dent de l’association cul­turelle Pir­sul­tan Abdal de Sul­tangazi, hier à Ankara Doğan Demir, le Prési­dent de l’union des asso­ci­a­tions cul­turelles alévies  , Prési­dent de la Fédéra­tion Ale­vie et Bek­taşi ont visé leurs voitures, par des fusil à longue portée. Ces attaques n’ont pas fait de blessés.

Doğan Demir, a exprimé la crainte des alévis :

Les forces pro­fondes essayent d’en­traîn­er les alévis dans le chaos. Quoi qu’ils fassent, nous ne les lais­serons pas nous train­er entrain­er dans ce chaos. Nous voulons la paix et la fraternité.

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Les alévis veu­lent la paix”


Le car du personnel de la Police piégé.

carte-turquie-sirnakA Şır­nak, une bombe a été posée sous les tuyaux des eaux dans un car­refour sur l’itinéraire du car trans­portant le per­son­nel de la Sécu­rité. La bombe a explosé autour de 19h30 juste après le pas­sage de du car. L’explosion n’a pas fait de blessé, et très peu de dégâts ont été con­statés sur la véhicule. Les vit­res des habi­ta­tions et locaux avoisi­nants ont été brisées.

La police a com­mencé une large opéra­tion « afin de trou­ver les mem­bres de PKK (dit-elle) qui ont posé la bombe ain­si que neu­tralis­er les autres mem­bres », et a demandé aux habi­tants de s’enfermer dans leur mai­son. Les témoins affir­ment avoir enten­du des tirs dans les quartiers où l’opération se passait.

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Fonctionnaires de douane portés disparus

carte-turquie-cukurca7 fonc­tion­naires des douanes, employés à la porte frontal­ière de Üzüm­lü, dans la com­mune de Çukur­ca, mise en ser­vice le 7 mai 2015, entre la Turquie et l’Iran sont portés dis­parus depuis 10 heures.

Les fonc­tion­naires étaient par­tis en minibus de Yük­seko­va à Çukur­ca dans la mat­inée, mais ils ne sont jamais arrivés à leur lieu de tra­vail. Une prise d’otage étant soupçon­née, une enquête est ouverte.

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Le jour de l’ou­ver­ture de la porte douanière de Üzüm­lü à Hakkari


Affrontements entre les fascistes , les “révolutionnaires” et la police

carte-turquie-hopaA Artvin, dans la com­mune de Hopa, un groupe de fas­cistes ont attaqué un jeune révo­lu­tion­naire. L’at­taque a provo­qué une riposte de la part des révo­lu­tion­naires qui sont arrivés dans l’avenue de Dumlupı­nar afin d’affronter le groupe. Les fas­cistes ont été expul­sés de l’avenue, sous les yeux des habi­tants qui réagis­saient égale­ment con­tre le groupe, quant à la police anti-emeute, elle a pris le groupe de fas­cistes sous sa pro­tec­tion et chargé et gazé les révo­lu­tion­naires. Les affron­te­ments ont cessés suite au départ des fas­cistes des lieux, suivi de celui de la police.

Il s’ag­it d’in­ci­dents, d’af­fron­te­ments, d’at­ten­tats, d’at­taques ou de repré­sailles, dont seule la police attribue la pater­nité à untel ou untel, par­fois avec preuves à l’ap­pui, par­fois sur sim­ple “déc­la­ra­tions”.

Le pays est entré dans une phase qua­si ana­logue aux affron­te­ments entre nation­al­istes, police, et groupes de gauche, comme le furent les années 1970/1983. Des généra­tions de Turcs ont con­nus cette péri­ode vio­lente qui déboucha à l’époque sur un coup d’E­tat et ne souhait­ent pas la revivre. On peut sup­pos­er sans se tromper, que le gou­verne­ment Erdo­gan ver­rait d’un bon oeil l’in­stau­ra­tion d’une sorte d’é­tat d’ur­gence lui per­me­t­tant de pro­longer un gou­verne­ment mori­bond, avec l’aval à l’In­ter­na­tion­al, afin de garder la région “sta­ble”.

Reviv­i­fi­er par la même occa­sion les ten­sions nation­al­istes à l’en­con­tre des com­mu­nautés kur­des était la pre­mière phase. Faire pour­rir la sit­u­a­tion et  faire dégénér­er des actions de “com­man­dos” afin d’ex­as­pér­er les pop­u­la­tions pour qu’elles se retour­nent con­tre les “extrémistes” qu’il désigne à la vin­dicte, relève de la stratégie manip­u­la­trice de ten­sion digne d’une dic­tature autoritaire.

Dans un tel con­texte, le “poli­tique”, le débat par­lemen­taire, la pré­pa­ra­tion des élec­tions s’ef­facent au prof­it de l’in­sécu­rité, de la dés­in­for­ma­tion, de la terreur. 

Il faut à tous prix pour le gou­verne­ment AKP d’Er­do­gan étouf­fer toute velleité de con­stituer un front com­mun con­tre lui sur la base de l’ex­i­gence de la paix civile. Tous les moyens seront bons, et nous pou­vons affirmer sans nous tromper que nous n’avons encore rien vu.

Dans un tel con­texte, le par­ti nation­al­iste, que l’AKP encour­age à agir con­tre toutes les minorités, est le meilleur allié d’Er­do­gan, même si ce dernier pour­rait à terme le ren­dre respon­s­able d’élé­ments de chaos, une fois la sit­u­a­tion rev­enue à son avan­tage. L’i­n­ac­tion et le silence des soci­aux démoc­rates libéraux, 2e force du pays (kémal­iste) n’en est que plus crim­inelle, puisqu’elle con­tribue à la divi­sion d’un front pos­si­ble” pour la paix civile et con­tre la guerre”.

Ce par­ti étant de même nature poli­tique que la soit dis­ant “gauche européenne”, on ne peut croire qu’une quel­conque protes­ta­tion ou inter­ven­tion diplo­ma­tique ne vien­dra du camp “européen”, trop enclin, comme pour les Etats Unis, à con­forter un pou­voir autori­taire, rem­part de ses intérêts et alliances géo poli­tiques régionales. Les pres­sions améri­caines sur le proces­sus grec, sont là aus­si pour démon­tr­er ce besoin géopoli­tique de con­trôler la sit­u­a­tion aux fron­tières du con­ti­nent européen.

Le Roja­va peut à court terme, faire les frais aus­si d’une telle poli­tique, alors qu’il est un rem­part fiable con­tre Daesh, et peut être juste­ment parce qu’il en est un des plus farouch­es adver­saire armé.

Kedis­tan n’est qu’un sim­ple lanceur d’alertes, pas un “pré­con­isa­teur”. Mais on ne saurait trop se pré­par­er à un mou­ve­ment de sou­tien d’am­pleur néces­saire ici à très court terme.

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KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.