Une campagne pour expulser le pacha Tayyip de son palais de 1000 pièces vient d’être lancée !
Le lendemain des élections du 7 juin la Chambre de architectes d’Ankara a demandé dans un communiqué écrit l’expulsion immédiate d’Erdoğan du Palais Blanc. Le communiqué précise que ce palais avait été déclaré illégal par la justice deux fois de suite, et que les résultats électoraux témoignaient, en conséquence, du verdict du peuple.
Ak Saray, le palais blanc, avait été construit à l’initiative du Sultan Recep Tayyip Erdogan de son vrai nom afin d’imposer, dans toute sa mégalomanie délirante, une image de “leader mondial”. Bling bling, grandiloquent, ce palais, de 1000 pièces ultraluxueuses, avec ses toilettes en or, renvoie la Maison Blanche, le Palais de L’Élysée et autres demeures de chefs d’Etat mégalomanes au rang de bicoque délabrée. Et son rapprochement avec les bâtisses imposantes et kitchs des régimes totalitaires font sourire le monde entier.
Le Palais Blanc qui s’étend sur 200.000 mètres carrés, aurait coûté plus de 350 millions de dollars. Soit un budget qui aurait pu servir pour construire 30 000 appartements, 120 résidences étudiantes, on vous en passe des hôpitaux et des écoles…
Ayant été construit sans autorisation, en violant outrageusement les décisions de la justice turque, Ak Saray, “Le Palais Blanc” n’est de facto plus très clair et se retrouve avec un individu occupant illégalement un terrain public. En d’autres termes, un squatteur. Ce qui lui a valu un surnom “KaçAk Saray”, kaçak voulant dire en turc : “illégal”.
Non, que chez les libertaires nous ne soyons pas contre le squat quand il s’agit de reloger ceux qui ont tout perdu, néanmoins ce n’est ici pas le cas. Et cela montre bien à l’exemple de cet homme qui rase le pays à coups de pelleteuses, délogeant des peuples présents depuis la nuit des temps afin de revendre leurs terres aux plus offrants, qu’il nous faut encore une fois souligner qu’au travers le monde, les vrais squatteurs, ceux qui s’attribuent des terres qui appartiennent à l’humanité toute entière, et ne sont autres que les industriels, les financiers, et les politiques.
Cette noble campagne est appuyée par une pétition et un événement Facebook intitulée “KaçAK Saray, Halk Sarayı’na dönüştürülsün!” : Pour que le Palais illégal soit transformé en Palais du Peuple. Il est par ailleurs bien précisé que ce lieu construit illégalement, dans la folie des grandeurs, facturé au peuple, doit servir à nul autre qu’au peuple. Les participants expriment ainsi avec enthousiasme que c’est le peuple qui doit décider par vote et ne manquent pas d’idées : hôpital, université, centre culturel… Les suggestions profitent aussi de ce riche humour turc, teinté parfois de dérision, dont certains se donnent à coeur joie : “ils nous ont tous rendus dingues, si on transformait le palais en asile de fou. On pourrait tous en profiter ! ”
Vu le nombre de dossiers de corruption qui concernent Tayyip, ses ministres et leurs proches, le caricaturiste Ismail Kızıl Doğan propose une solution pratique : “La Prison d’Ak Saray”.
Dans une société anarchiste, nous sommes contre l’enfermement. Néanmoins, l’idée de voir Tayyip derrière les barreaux n’est pas sans nous apparaitre comme fort séduisante…