Le tableau géant « Gezi » du peintre Haydar Özay est terminé !
L’artiste a travaillé pendant toute une année pour broder un par un tous les joyeux et douloureux moments marquants de la Résistance Gezi. Les personnages de la Résistance de 2013 côtoient dans une symphonie de couleurs et figures les victimes tuées par la police lors des manifestations sur une toile de 5 x 10 m. Certains événements majeurs post-Gezi comme le catastrophe de Soma de mai 2014, la jeune Ozgecan, victime du patriarcat, violée, assassinée, et brûlée en février 2015 font également partie du paysage.
L’artiste exprime qu’il a souhaité « enregistrer » à sa façon la Résistance de Gezi et qu’il aurait aimé travailler sur une toile infinie pour continuer à y poser tous les événements qui ont succédé à Gezi ainsi qu’à ceux qui continueront à venir…
Haydar, peintre diplomé de l’Université de Mimar Sinan explique comment cette initiative artistique est née :
Mon père Cemal Özay, était embauché comme jardinier du Parc Gezi en 1979. Pendant 21 ans il a travaillé comme paysagiste responsable du parc Gezi. Il travaillait avec enthousiasme. Toute mon enfance s’est passée dans ce parc. C’est lui qui a voulu que je réalise cette oeuvre. Les anatoliens ont une sensibilité exceptionnelle pour l’Art. J’expose souvent les dessins que je fais en gardant les troupeaux au village. J’ai réuni la peinture du berger avec l’enseignement académique.
Les familles des victimes invitées à l’inauguration dans les locaux de la Chambre des Architectes, ont découvertes avec beaucoup d’émotions, leurs enfants peints par Haydar.
Ethem Sarısülük, Mehmet Ayvalıtaş, Abdullah Cömert, Medeni Yıldırım, Ali Ismail Korkmaz, Mustafa Sarı…
Ainsi, une culture Gezi est née, afin que la révolution qui s’est enflammée dans ce petit parc d’Istanbul et a embrasé toute la Turquie en 2013, ne s’éteigne jamais. Comme ici pour Clément, ceux qui sont tombés à Gezi vivront à jamais dans nos mémoires, à jamais dans nos coeurs.