AoĂ»t 2014, c’est dit, je vais voir la CapÂpadoce ! Michel conÂnaĂ®t dĂ©jĂ , bien sĂ»r, c’est son huitième voyÂage en Turquie ; ce ne sera que le troisième pour moi.
Nous sommes dĂ©jĂ tous deux tombĂ©s amoureux de la Turquie, du pays et de ses habiÂtants, selon nous les plus genÂtils du monde…
JeuÂdi 14 aoĂ»t
ArrivĂ©e en CapÂpadoce, aĂ©roÂport de KayÂseri. Nous prenons un taxi (il est 23 heures) jusqu’au petit hĂ´tel rĂ©servĂ© la veille sur le net.
Nous y sommes accueilÂlis par Harun, Ă©tuÂdiÂant Ă IstanÂbul, qui finance ses Ă©tudes en Ă©tant garÂdiÂen de nuit ici pour les vacances. Il nous offre le çay (le preÂmier !), et nous bavarÂdons (en anglais) penÂdant 2 heures. Il nous conÂseille Avanos comme base en Cappadoce.
VenÂdreÂdi 15 aoĂ»t
DĂ©part de l’hĂ´Âtel 7 heures: c’est tĂ´t! Trop tĂ´t! Par conÂtre la traÂverÂsĂ©e du bazar Ă 7h30, quand les Ă©choppes comÂmenÂcent Ă s’ouÂvrir et qu’il est vide de touristes, vaut vraiÂment le coup. MĂŞme avec un gros sac Ă dos.
Nous parÂtons en bus pour Avanos, oĂą nous comÂmençons par visÂiter un superbe hĂ´tel troglodyte, recomÂmandĂ© par le LoneÂly PlanÂet. Superbe, c’est vrai, mais vraiÂment pas dans nos prix ! Nous en trouÂvons finaleÂment un plus comÂmun, mais symÂpa, dans le cenÂtre (qui nous donÂnera une bouteille d’eau Ă chaÂcun, tous les matins, “because it’s very hot here”)
OffiÂcielleÂment, ils exisÂtent, mais nous n’avons jamais pu trouÂver les dolÂmuĹź Ă Avanos (taxis-bus). Nous prenons donc un taxi jusqu’à OskonÂak, sa ville souterÂraine et le monastère de BelÂha (3 * dans le Routard). L’idĂ©e est de revenir Ă pieds jusqu’à Avanos: il parait que la balade est belle, et que c’est jouable en 3 petites heures…
La ville souterÂraine, dans laqueÂlle nous nous engaÂgeons avec l’enÂtÂhouÂsiÂasme de spĂ©lĂ©os pour tout ce qui est sous nos pieds, est petite, et dĂ©jĂ pleine: 2 groupes, l’un japonÂais et l’autre espagÂnol (mitrailÂlage phoÂtographique pour l’un, interÂpelÂlaÂtions bruyantes pour l’autre). Nous parÂtons en courant (et ce n’est pas une figÂure de style !)
Le monastère de BelÂha ne vaut pas le coup. Un pseuÂdo guide parvient Ă nous dĂ©lester de quelques TL (livres turques), nous agace, nous Ă©nerve. Au point que quand il nous explique qu’il ne faut pas faire la balade sous ce soleil de plomb, que c’est danÂgereux, qu’il y a des loups (si si, il l’a vraiÂment dit), nous ne l’éÂcouÂtons pas. Et encore, il ne savait pas que nous n’avions pas d’eau… Le soleil est effecÂtiveÂment de plomb. Nous rebrousÂsons chemin au bout de 2 heures Ă peine, totaleÂment dĂ©shyÂdratĂ©s, après que je me sois mise Ă saignÂer du nez, et que Michel se soit fait pourÂrir par des bergÂers (tu veux la tuer, ta femme ?). Et oui, ici, l’homme est responÂsÂable. TouÂjours pas de dolÂmuĹź, plus de bus, retour en taxi (ça comÂmence Ă faire cher pour pas grand-chose).
Michel serre les dents. Il a tort : c’est pas fini. Très mauÂvais resto, Ă Ă©viter, le Sanço PanÂso, ausÂsi mauÂvais que cher ; ça dĂ©marre fort !
SameÂdi 16 aoĂ»t
RV Ă 9h Ă l’aÂgence KirkÂit, qui organÂise des ranÂdos sur toute la CapÂpadoce. on passe la journĂ©e avec un autre couÂple, et surtout TayÂfun, le guide. 23 ans, Ă©tuÂdiÂant en français Ă IstanÂbul, job de vacances. Super-sympa.
La balade dĂ©marre Ă UçhisÂar, traÂverÂsĂ©e de la ValÂlĂ©e Blanche (ausÂsi nomÂmĂ©e ValÂlĂ©e de l’Amour), jusqu’à ÇavuĹźin, que nous dĂ©pasÂsons pour entrÂer dans la ValÂlĂ©e Rouge. Les paysages sont absolÂuÂment fĂ©Ă©riques, et les chemÂinĂ©es de fĂ©es dignes de tout ce qu’on peut en lire, et plus encore.
A 13h, imposÂsiÂble d’aÂvancer plus (trop chaud), arrĂŞt pour dĂ©jeÂuner dans un endroit ausÂsi sparÂtiÂate qu’aÂgrĂ©able, sieste, jusqu’à 15h. Bon, perÂso, je trouÂve que le soleil est touÂjours autant de plomb, mais il parait que ça va, qu’on a Ă©vitĂ© le pire. Si vous le dites… Une route dĂ©mente, magÂnifique, pour redescenÂdre jusqu’à ÇavuĹźin. Puis retour en bus Ă Avanos, fin de la balade.
TayÂfun, avec qui nous nous entenÂdons bien, nous proÂpose de visÂiter un maiÂson souterÂraine; nous l’inÂviÂtons Ă boire un çay, dans un joli cafĂ© au bord de la rivÂière. 2h de disÂcusÂsions sur la vie quoÂtiÂdiÂenne, les Ă©tudes, la politique…
Super journée!
Dimanche 17 août
DĂ©part vers 8h pour Göreme, pour visÂiter le musĂ©e en plein air (inconÂtournÂable). A 8h30, il y a dĂ©jĂ pas mal de monde, mais ça reste supportable.
Quelques fresques somptueuses dans les Ă©glisÂes troglodytes, dont la Chapelle SomÂbre, et une grande Ă©glise, un peu plus loin du site lui-mĂŞme, Ă©tonÂnamÂment vide.
ArrĂŞt sur Göreme mĂŞme pour un çay. Un adoÂlesÂcent, qui preÂnait son p’tit dĂ©j, nous invite Ă sa table, et nous offre pain et çay.
DĂ©part en bus pour GĂĽlĹźeÂhir, dans le but de voir l’église St Jean. Notre turc valant l’anglais du chaufÂfeur, le bus nous arrĂŞte devant une autre Ă©glise. LĂ , un homme d’à peu près 70 ans, Halil, nous ouvre, nous fait visÂiter, puis nous invite Ă nous asseoir sur la place, Ă l’omÂbre, avec lui et plusieurs de ses amis (ah, merÂci, c’est pas de refus, fait chaud !) Halil parÂle Ă peine 2 mots de français, mais en est très fier. Il est absolÂuÂment adorable, nous gave de çay (qu’il comÂmande en interÂpelÂlant je ne sais pas trop qui, puisque ce n’est pas un cafĂ©, mais visÂiÂbleÂment ça foncÂtionne …), et de cigÂaÂrettes (imposÂsiÂble de refuser: je n’ai jamais autant fumĂ© qu’en Turquie !). Chaque fois que quelqu’un qu’il conÂnait passe, il l’apÂpelle pour qu’il vienne saluer les français. Et ça finit par faire pas mal de monde ! (Bon, quand je dis “quelqu’un”, je parÂle d’hommes, Ă©videmÂment, faut quand mĂŞme pas dĂ©conner…).
Au bout d’un (long) moment, 2 d’enÂtre eux (Mehmet et …Mehmet) nous emmèÂnent en voiture chez un autre ami, qui a traÂvailÂlĂ© pas mal d’anÂnĂ©es en France. Nous buvons (encore, oui !) un nomÂbre incalÂcuÂlaÂble de çay, manÂgeons raisin de son jardin et pastèque, parÂlons. LĂ ausÂsi, bien sĂ»r, avec les hommes. Les femmes sont dans la maiÂson, et ne sorÂtent que pour nous servir avec un sourire timide. On n’est pas Ă IstanÂbul ici ! Ensuite de quoi les 2 Mehmet nous font remonÂter en voiture et nous emmèÂnent voir la fameuse Ă©glise St Jean, qui est effecÂtiveÂment splenÂdide, avec des fresques parÂfaiteÂment conÂservĂ©es. Ils nous font visÂiter d’autres maisons et Ă©glisÂes troglodytes, puis nous ramèÂnent en cenÂtre ville, pour que nous puisÂsions prenÂdre un bus pour HacıbekÂtaĹź (une idĂ©e comme ça : nous avons vu que s’y dĂ©roulait un fesÂtiÂval de derÂvichÂes tourneurs). Ils nous munisÂsent de bouteilles d’eau, arrĂŞÂtent le bus, expliquent au chaufÂfeur oĂą nous allons (et Ă quel point nous sommes une carÂgaiÂson prĂ©Âcieuse ? Peut-ĂŞtre, ils en sont capaÂbles !), et en route.
HacıbekÂtaĹź ressemÂble en fait aux Stes Maries de la Mer durant le pĂ©leriÂnage manouche… Ambiance symÂpa, un monde fou, beauÂcoup plus un immense marchĂ© qu’autre chose. Pas trace de derÂvichÂes… Nous restons 2 heures, et cherÂchons un moyen de retour. Pas simple.
Nous trouÂvons finaleÂment un bus pour NevĹźeÂhir, arrivons après moult pĂ©ripĂ©ties Ă rejoinÂdre UçhisÂar vers 21h. Il fait nuit, plus de bus. Nous rejoignons donc Göreme Ă pied ‑on se rapÂproche !- 6 bornes, soit Ă peine 40mn de marche, mais en bord de voie rapiÂde, dans le noir absolu.
A Göreme, Michel proÂpose un peu de stop. Le temps de lever le pouce, une voiture s’arÂrĂŞte, conÂduite par un type de 30 ans, symÂpa, traÂvailÂlant en France, en vacances chez ses parÂents, et cherÂchant un endroit oĂą s’aÂmuser avec son cousin sur Avanos. A Avanos, je leur indique un bar que nous avait monÂtrĂ© TayÂfun la veille, et oĂą nous les inviÂtons Ă prenÂdre une bière. Ils offrent (en cachette) la 1ère tournĂ©e, nous sommes donc obligÂĂ©s d’ofÂfrir la 2è… Nous les quitÂtons vers 1h du matin, sous le prĂ©Âtexte, qui les fait bien rire, que nous sommes vieux et fatiguĂ©s.
Dur, la Turquie !
LunÂdi 18 aoĂ»t
Lever plus tard, on traîne un peu, ça fait du bien…
DĂ©part en bus pour NevĹźeÂhir, puis autre bus pour Aksaray (80km). Le but est d’atÂteinÂdre Ihlara en fin de journĂ©e, pour traÂversÂer la ValÂlĂ©e d’IhÂlara le lendeÂmain. Les bus turcs, c’est mieux que l’avion : sièges extrĂŞmeÂment conÂfortÂaÂbles, avec Ă©cran intĂ©ÂgrĂ© dans le dossier du siège de devant, et 2 conÂducÂteurs qui se relaient (celui qui ne conÂduit pas fait le stewÂart). A peine assis dans le bus, on vous amène un verre d’eau fraĂ®che, et de l’eau de cologne (verÂsĂ©e d’une grosse bouteille dans les mains : idĂ©al pour se rafraĂ®chir…). Plusieurs fois dans le voyÂage, le stew repasse, en vous proÂposant eau, çay, jus de fruits, petits gâteaux, barÂres chocoÂlatĂ©es. Tout ça graÂtuÂit, bien sĂ»r. On a encore du boulot…
ArrivĂ©e vers 13h Ă l’oÂtogÂar d’AkÂsaray (touÂjours en dehors des villes, les otogÂaÂrs), laqueÂlle est rĂ©solÂuÂment sinÂistre. Nous manÂgeons un peu, et nous apercevons avec une joie sans mĂ©lange qu’il n’y a quaÂsiÂment aucun moyen de gagÂnÂer le cenÂtre ville, d’oĂą part, bien sĂ»r sinon c’est pas drĂ´le, le bus pour Ihlara. On a mis 3h, mais on y est arrivĂ©s, on est les plus forts !
ArrivĂ©e Ă Ihlara vers 17h30. Petit hĂ´tel, quaÂsiÂment Ă la descente du bus, symÂpa, pas cher, et avec une serveuse (jolie en plus) qui a traÂvailÂlĂ© Ă AviÂgnon penÂdant plusieurs annĂ©es. Le repas est, par conÂtre, ausÂsi cher que l’hĂ´Âtel l’est peu…
Nous parÂtons nous promenÂer sur la grand-place, mais sommes très vite interÂpelÂlĂ©s (where are you from?). On est cuits.
Nous pasÂsons une très bonne soirĂ©e avec SĂĽleyÂman, un petit bonÂhomme tout rond et adorable, qui me rapÂpelle l’OnÂcle Saltiel des Valeureux d’AlÂbert Cohen. Et bien sĂ»r, il nous gave de çay et de cigÂaÂrettes. Il parÂle une dizaine de mots d’anglais, nous autant de turc : tout va bien ! Bien sĂ»r, nous renÂconÂtrons tous ses amis, surtout ceux qui ont traÂvailÂlĂ© en AlleÂmagne, HolÂlande ou Angleterre.
MarÂdi 19 aoĂ»t
DĂ©part tĂ´t: la ValÂlĂ©e D’IhÂlara ouvre Ă 8h. Il fait encore bon, presque frais. Nous en profÂiÂtons: 3 heures plus tard, la temÂpĂ©raÂture oscille entre 38 et 40°, sous un soleil de plomb. La valÂlĂ©e est superbe: un canyon de verÂdure, avec une rivÂière, entre des gorges de basalte. ImpresÂsionÂnant ! Tout au long, des Ă©glisÂes troglodytes peintes, hĂ©las très dĂ©tĂ©riÂorĂ©es. Le nomÂbre d’imÂbĂ©Âciles ayant jugĂ© opporÂtun, voire indisÂpensÂable, de proclamer Ă la face du monde Ă©bahi que “Mimi aime Lulu”, ou que “c’est moi le plus con” dans toutes les langues conÂnues, est tout simÂpleÂment extraordinaire.
Nous nous arrĂŞÂtons en fin de matÂinĂ©e pour boire un çay dans un endroit idyllique: des sortes de pailÂlotes sur ponÂton au milieu de la rivÂière, ornĂ©es de tapis, banÂquettes et coussins (bien sĂ»r, on se dĂ©chausse). Après un çay (eh oui !), je m’apÂproche de 2 femmes qui fabÂriquent des pide, Ă l’éÂcart, avec une techÂnique et une dexÂtĂ©ritĂ© incroyÂables. J’adÂmire, je plaisante avec elles (Ă coup de regards, sourires, 2 ou 3 mots et ça va très bien). Bref, nous nous apprivoiÂsons … Au milieu de ce joli tableau, arrive un jeune couÂple de genÂtils touristes français, qui, aperceÂvant les femmes en train de pĂ©trir, s’apÂproche. Pleins d’enÂtÂhouÂsiÂasme (“Oh, regarde chĂ©rie, c’est telleÂment typÂique, c’est magÂnifique !”), ils comÂmenÂcent, sans avoir saluĂ© ni demandĂ© l’auÂtoriÂsaÂtion, Ă mitrailler les 2 femmes avec un superbe appareil phoÂto. ComÂporteÂment uniÂverselleÂment irreÂspectueux de tous les touristes du monde … J’échange avec les 2 femmes un regard dĂ©solĂ©, nous goĂ»Âtons aux pide (aubergines et froÂmage, humm, un dĂ©lice !) Retour sous le soleil de plomb habituel : je rĂŞve de douche.
L’hĂ´Âtel nous autorise une douche et nous prĂŞte mĂŞme une chamÂbre (nous avions dĂ©jĂ renÂdu la nĂ´tre). Bon, l’eau est glacĂ©e, mais je suis motivĂ©e et ça fait du bien quand mĂŞme. Nous repasÂsons voir SĂĽleyÂman pour lui dire au revoir, et pasÂsons Ă©videmÂment les 2h suivÂantes avec lui, Ă boire des çay et fumer devant son magÂaÂsin (il vend de l’eau et des jus de fruits ; quand je vous dis que c’est l’OnÂcle Saltiel, ou Salomon, enfin bref l’un des Valeureux!)
Il nous offre 3 çay (“il faut boire, il fait chaud”), quand nous parÂvenons difÂfiÂcileÂment Ă en offrir un, des cigÂaÂrettes, une bouteille d’eau. ImposÂsiÂble de refuser : il n’a rien et donne tout.
A 16h, nous reprenons le bus pour Aksaray, d’oĂą nous prenÂdrons un bus de nuit pour Malatya. Nous trouÂvons Ă Aksaray une excelÂlente lokanÂta, avec le meilleur riz au lait de tout notre sĂ©jour en Turquie (si vous n’avez pas goĂ»tĂ© le riz au lait turc, vous ne savez pas ce qu’est un bon riz au lait)… Je comÂmence Ă arrivÂer Ă me faire comÂprenÂdre en turc (une vingÂtaine de mots, et sinon par gestes, lanÂgage uniÂversel), et je suis très fière de moi.
MerÂcreÂdi 20 aoĂ»t
Bon, les bus de nuit, mĂŞme conÂfortÂaÂbles, c’est claireÂment l’horÂreur. Pas moyen de dormir : on arrive cassĂ©s Ă Malatya, d’une humeur de dogues tous les deux (manque de somÂmeil et bobos divers conÂsĂ©ÂcuÂtifs Ă 9h dans la mĂŞme posiÂtion pour les andouilles qui croyÂaient avoir encore 20 ans…)
Nous avons rĂ©servĂ© l’exÂcurÂsion sur le NemÂrut Dağı auprès d’un tour operÂaÂtor local qui a très bonne rĂ©puÂtaÂtion (dont celle de faire traÂvailler les gens du coin), et nous avons RV Ă l’OfÂfice du Tourisme. SeuleÂment ce p.…. d’ofÂfice du tourisme a dĂ©mĂ©ÂnagĂ© sans prĂ©venir (du moins pas nous), et on ne sait pas oĂą. Et on est fatiguĂ©s (pas dorÂmi, je l’ai dit ?) Et on va morÂdre. Et donc voilĂ qu’on demande notre chemin dans la rue. Et qu’on se fait (oui oui, comme d’hab) litÂtĂ©raleÂment rapter par un habiÂtant de Malatya (un autre Mehmet), qui ne sait pas oĂą c’est, mais qui va chercher avec nous… Et c’est lĂ , je l’avoue avec honte (parÂdon, Mehmet), que je craque (je vous ai dit que je n’avais pas dorÂmi? 3 fois ? Ah), et que ma culÂture occiÂdenÂtale prend le dessus (merde, je suis fatiguĂ©e, qu’il nous foute la paix, ce con, il sait mĂŞme pas oĂą c’est !) Bien sĂ»r, je n’en dis rien, mais je m’écroule sur un banc, en lui expliÂquant que nous sommes trop fatiguĂ©s, et vraiÂment, merÂci, mais on va se posÂer un peu avant de pourÂsuivÂre nos recherchÂes… Mehmet trouÂve l’idĂ©e excelÂlente, pas de probÂlème, reposez-vous, et s’en va. Le sale con de touriste occiÂdenÂtal qui Ă©merge en nous (mais pas dor-mi, borÂdel !) se fĂ©licite dĂ©jĂ de s’être dĂ©barÂrassĂ© du bonÂhomme, quand nous le voyons revenir. Il nous explique qu’il a trouÂvĂ© l’ofÂfice du tourisme, c’est pas très loin, mais encore ferÂmĂ©. “A 9h, quand ça ouvre, je vous y emmène, en attenÂdant, ne bougez pas, je vais chercher de quoi faire un petit dĂ©jeÂuner pour nous trois.” Michel et moi nous regarÂdons, dĂ©couragĂ©s. Il revient avec du jus d’abriÂcots (le fruit de Malatya), et de quoi fabÂriÂquer des pide au froÂmage pour tout le monde. Et Ă 9h il nous emmène bien Ă l’ofÂfice du tourisme, les engueule (merde, ils auraient pu indiÂquer mieux, et alors, ils deviÂenÂnent quoi, les touristes, s’il est pas lĂ ?), et s’en va. Mehmet … NourÂris, rassĂ©rĂ©nĂ©s, on laisse les sacs Ă dos Ă l’ofÂfice du tourisme, et on part pour une petite balade dans Malatya, qui nous plaĂ®t bien.
Vers midi, dĂ©part en minibus pour le NemÂrut Dağı, d’oĂą nous verÂrons le couchÂer de soleil, puis son lever demain.
LĂ , nous sommes en terÂriÂtoire kurde. Plus rude. Il est mieux que ce soit Michel qui s’adresse aux gens, plutĂ´t que moi : on m’éÂcoute poliÂment, mais cela gĂŞne. L’hĂ´Âtel, simÂple et très agrĂ©able, est impecÂcaÂbleÂment tenu par une famille kurde (dont nous ne verÂrons que les hommes). Nous nous renÂdons compte assez vite que ces excurÂsions tourisÂtiques sur le NemÂrut Dağı font vivre tout le vilÂlage. Le guide : un enfant du vilÂlage, auquel le vilÂlage a payĂ© des Ă©tudes, en se cotiÂsant. Le minibus : achetĂ© par le vilÂlage (et en monÂtant ou descenÂdant les touristes, des gens du vilÂlage, au bord de la route, font Ă©ventuelleÂment un signe pour ĂŞtre pris). L’hĂ´Âtel : tenu par une famille du vilÂlage. Etc… Et avec l’arÂgent gagÂnĂ©, on envoie les enfants du vilÂlage Ă l’école.
Le couchÂer de soleil sur le NemÂrut Dağı, c’est extraordinaire.
JeuÂdi 21 aoĂ»t
Lever 4h pour voir, cette fois, le lever de soleil. C’est encore plus beau qu’hiÂer. Je lâche tout le monde, fais le tour, et me retrouÂve absolÂuÂment seule avec toute cette beautĂ©. Et cadeau supÂplĂ©ÂmenÂtaire: un jeune bergÂer kurde (13 ans au plus) s’est arrĂŞtĂ© avec son mulet, et fait la prière du matin en chanÂtant (il ne m’a pas vue, et vous vous doutez que je ne bouge pas)…
Retour Malatya, çay sur une très joli place, et direcÂtion l’oÂtogÂar (et celle de Malatya est ausÂsi modÂerne, agrĂ©able et impecÂcaÂble que celle d’AkÂsaray Ă©tait flippante…)
Nous prenons un bus pour Amasya, sur les conÂseils d’un jeune couÂple de français très symÂpas renÂconÂtrĂ©s Ă Malatya, qui a adorĂ©. De toutes façons, c’est sur notre route… Bon, 10h de bus, on passe. A Amasya, Ă´ joie, il existe un servis (bus de liaiÂson entre l’oÂtogÂar et le cenÂtre ville). Bon, c’est 23h, marre, on trouÂve un hĂ´tel et dodo.
VenÂdreÂdi 22 aoĂ»t
Ah ! Super bien dorÂmi, merci !
Une petite balade dans Amasya nous conÂvaÂinc que nous n’avons pas les mĂŞmes goĂ»ts, ou les mĂŞmes priÂorÂitĂ©s, que le genÂtil petit couÂple français… Amasya, selon nous, ça ressemÂble plutĂ´t Ă St Paul de Vence, c’est super cher, et plein de touristes (turcs, les touristes, mais quand mĂŞme). Donc, c’est joli, et quand est-ce qu’on s’en va ?
DĂ©ciÂsion est donc prise de filÂer dans la journĂ©e sur SafranÂbolu, inconÂtournÂable tant selon les touristes renÂconÂtrĂ©s que selon les turcs avec qui nous parÂlons. Amasya-SafranÂbolu Ă©tant inexÂisÂtant en bus, nous irons d’abord Ă Ankara, y passerons une nuit, et reparÂtirons le lendeÂmain pour Safranbolu.
Pas grand-chose Ă dire sur Ankara ; nous en avons vu assez peu.
SameÂdi 23 aoĂ»t
SafanÂbolu, c’est adorable! De très vieilles maisons ottomanes, cerÂtaines en ruine, d’autres parÂfaiteÂment restauÂrĂ©es, de petites ruelles pavĂ©es, et, bien sĂ»r, pas mal de petites bouÂtiques d’arÂtiÂsanat local, de lokum au safran, et un hammam.
Nous logeons dans une maiÂson ottomane tenue par une vieille dame adorable, avec qui nous comÂmuÂniquons très bien par gestes, et avec nos quelques mots de turc. De femme Ă femme, on parÂle d’enÂfants (tu as des enfants? C’est bien, on peut parler…)
Bref, un jour et 1/2 très agrĂ©able, mais trop tourisÂtisque pour nous. On s’en va.
LunÂdi 25 aoĂ»t
Nous parÂtons pour BurÂsa, oĂą la visÂite de la Grande MosquĂ©e et de la MosquĂ©e Verte valent vraiÂment le dĂ©tour!
Nous nous promenons Ă©videmÂment dans les bazars (BurÂsa est la ville de la soie, mais ausÂsi des tisÂsus-Ă©ponge, cotons..), que je n’ai pas trouÂvĂ©s ausÂsi remarÂquables que les mosquĂ©es, et de loin…
AttenÂtion, Ă savoir, Ă BurÂsa, les hĂ´tels sont très moyens, et hors de prix…
MarÂdi 26 aoĂ»t
Nous prenons le ferÂry pour reliÂer IstanÂbul, oĂą nous pasÂsons un jour et 1/2 par pur plaisir, avant de rentrer.
Au fait, je vous recomÂmande chaudeÂment l’hĂ´Âtel ErenÂler, dans Eminönü…
VoilĂ . Prochain sĂ©jour en Turquie dĂ©jĂ prĂ©vu (en mars 2016, en CapÂpadoce, pour un conÂgrès spĂ©lĂ©o).
C’est le probÂlème avec la Turquie : l’esÂsayÂer, c’est l’adopter.
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