AoĂ»t 2014, c’est dit, je vais voir la Cap­padoce ! Michel con­naĂ®t dĂ©jĂ , bien sĂ»r, c’est son huitième voy­age en Turquie ; ce ne sera que le troisième pour moi.

Nous sommes dĂ©jĂ  tous deux tombĂ©s amoureux de la Turquie, du pays et de ses habi­tants, selon nous les plus gen­tils du monde…

Jeu­di 14 aoĂ»t 

ArrivĂ©e en Cap­padoce, aĂ©ro­port de Kay­seri. Nous prenons un taxi (il est 23 heures) jusqu’au petit hĂ´tel rĂ©servĂ© la veille sur le net.

çayNous y sommes accueil­lis par Harun, étu­di­ant à Istan­bul, qui finance ses études en étant gar­di­en de nuit ici pour les vacances. Il nous offre le çay (le pre­mier !), et nous bavar­dons (en anglais) pen­dant 2 heures. Il nous con­seille Avanos comme base en Cappadoce.


Ven­dre­di 15 aoĂ»t

DĂ©part de l’hô­tel 7 heures: c’est tĂ´t! Trop tĂ´t! Par con­tre la tra­ver­sĂ©e du bazar Ă  7h30, quand les Ă©choppes com­men­cent Ă  s’ou­vrir et qu’il est vide de touristes, vaut vrai­ment le coup. MĂŞme avec un gros sac Ă  dos.

Nous par­tons en bus pour Avanos, oĂą nous com­mençons par vis­iter un superbe hĂ´tel troglodyte, recom­mandĂ© par le Lone­ly Plan­et. Superbe, c’est vrai, mais vrai­ment pas dans nos prix ! Nous en trou­vons finale­ment un plus com­mun, mais sym­pa, dans le cen­tre (qui nous don­nera une bouteille d’eau Ă  cha­cun, tous les matins, “because it’s very hot here”)

Offi­cielle­ment, ils exis­tent, mais nous n’avons jamais pu trou­ver les dol­muş à Avanos (taxis-bus). Nous prenons donc un taxi jusqu’à Oskon­ak, sa ville souter­raine et le monastère de Bel­ha (3 * dans le Routard). L’idée est de revenir à pieds jusqu’à Avanos: il parait que la balade est belle, et que c’est jouable en 3 petites heures…

voyage-ville-souterraine-oskonakLa ville souter­raine, dans laque­lle nous nous enga­geons avec l’en­t­hou­si­asme de spĂ©lĂ©os pour tout ce qui est sous nos pieds, est petite, et dĂ©jĂ  pleine: 2 groupes, l’un japon­ais et l’autre espag­nol (mitrail­lage pho­tographique pour l’un, inter­pel­la­tions bruyantes pour l’autre). Nous par­tons en courant (et ce n’est pas une fig­ure de style !)

Le monastère de Bel­ha ne vaut pas le coup. Un pseu­do guide parvient à nous délester de quelques TL (livres turques), nous agace, nous énerve. Au point que quand il nous explique qu’il ne faut pas faire la balade sous ce soleil de plomb, que c’est dan­gereux, qu’il y a des loups (si si, il l’a vrai­ment dit), nous ne l’é­cou­tons pas. Et encore, il ne savait pas que nous n’avions pas d’eau… Le soleil est effec­tive­ment de plomb. Nous rebrous­sons chemin au bout de 2 heures à peine, totale­ment déshy­dratés, après que je me sois mise à saign­er du nez, et que Michel se soit fait pour­rir par des berg­ers (tu veux la tuer, ta femme ?). Et oui, ici, l’homme est respon­s­able. Tou­jours pas de dol­muş, plus de bus, retour en taxi (ça com­mence à faire cher pour pas grand-chose).

Michel serre les dents. Il a tort : c’est pas fini. Très mau­vais resto, Ă  Ă©viter, le Sanço Pan­so, aus­si mau­vais que cher ; ça dĂ©marre fort !


Same­di 16 aoĂ»t

RV à 9h à l’a­gence Kirk­it, qui organ­ise des ran­dos sur toute la Cap­padoce. on passe la journée avec un autre cou­ple, et surtout Tay­fun, le guide. 23 ans, étu­di­ant en français à Istan­bul, job de vacances. Super-sympa.

La balade démarre à Uçhis­ar, tra­ver­sée de la Val­lée Blanche (aus­si nom­mée Val­lée de l’Amour), jusqu’à Çavuşin, que nous dépas­sons pour entr­er dans la Val­lée Rouge. Les paysages sont absol­u­ment féériques, et les chem­inées de fées dignes de tout ce qu’on peut en lire, et plus encore.

A 13h, impos­si­ble d’a­vancer plus (trop chaud), arrĂŞt pour dĂ©je­uner dans un endroit aus­si spar­ti­ate qu’a­grĂ©able, sieste, jusqu’à 15h. Bon, per­so, je trou­ve que le soleil est tou­jours autant de plomb, mais il parait que ça va, qu’on a Ă©vitĂ© le pire. Si vous le dites… Une route dĂ©mente, mag­nifique, pour redescen­dre jusqu’à ÇavuĹźin. Puis retour en bus Ă  Avanos, fin de la balade.

Tay­fun, avec qui nous nous enten­dons bien, nous pro­pose de vis­iter un mai­son souter­raine; nous l’in­vi­tons Ă  boire un çay, dans un joli cafĂ© au bord de la riv­ière. 2h de dis­cus­sions sur la vie quo­ti­di­enne, les Ă©tudes, la politique…

Super journée!


Dimanche 17 aoĂ»t

Départ vers 8h pour Göreme, pour vis­iter le musée en plein air (incon­tourn­able). A 8h30, il y a déjà pas mal de monde, mais ça reste supportable.

Quelques fresques somptueuses dans les Ă©glis­es troglodytes, dont la Chapelle Som­bre, et une grande Ă©glise, un peu plus loin du site lui-mĂŞme, Ă©ton­nam­ment vide.

ArrĂŞt sur Göreme mĂŞme pour un çay. Un ado­les­cent, qui pre­nait son p’tit dĂ©j, nous invite Ă  sa table, et nous offre pain et Ă§ay.

DĂ©part en bus pour GĂĽlĹźe­hir, dans le but de voir l’église St Jean. Notre turc valant l’anglais du chauf­feur, le bus nous arrĂŞte devant une autre Ă©glise. LĂ , un homme d’à peu près 70 ans, Halil, nous ouvre, nous fait vis­iter, puis nous invite Ă  nous asseoir sur la place, Ă  l’om­bre, avec lui et plusieurs de ses amis (ah, mer­ci, c’est pas de refus, fait chaud !) Halil par­le Ă  peine 2 mots de français, mais en est très fier. Il est absol­u­ment adorable, nous gave de çay (qu’il com­mande en inter­pel­lant je ne sais pas trop qui, puisque ce n’est pas un cafĂ©, mais vis­i­ble­ment ça fonc­tionne …), et de cig­a­rettes (impos­si­ble de refuser: je n’ai jamais autant fumĂ© qu’en Turquie !). Chaque fois que quelqu’un qu’il con­nait passe, il l’ap­pelle pour qu’il vienne saluer les français. Et ça finit par faire pas mal de monde ! (Bon, quand je dis “quelqu’un”, je par­le d’hommes, Ă©videm­ment, faut quand mĂŞme pas dĂ©conner…).

Au bout d’un (long) moment, 2 d’en­tre eux  (Mehmet et …Mehmet) nous emmè­nent en voiture chez un autre ami, qui a tra­vail­lĂ© pas mal d’an­nĂ©es en France. Nous buvons (encore, oui !) un nom­bre incal­cu­la­ble de çay, man­geons raisin de son jardin et pastèque, par­lons. LĂ  aus­si, bien sĂ»r, avec les hommes. Les femmes sont dans la mai­son, et ne sor­tent que pour nous servir avec un sourire timide. On n’est pas Ă  Istan­bul ici !  Ensuite de quoi les 2 Mehmet nous font remon­ter en voiture et nous emmè­nent voir la fameuse Ă©glise St Jean, qui est effec­tive­ment splen­dide, avec des fresques par­faite­ment con­servĂ©es. Ils nous font vis­iter d’autres maisons et Ă©glis­es troglodytes, puis nous ramè­nent en cen­tre ville, pour que nous puis­sions pren­dre un bus pour Hacıbek­taĹź (une idĂ©e comme ça : nous avons vu que s’y dĂ©roulait un fes­ti­val de der­vich­es tourneurs). Ils nous munis­sent de bouteilles d’eau, arrê­tent le bus, expliquent au chauf­feur oĂą nous allons (et Ă  quel point nous sommes une car­gai­son pré­cieuse ? Peut-ĂŞtre, ils en sont capa­bles !), et en route.

Hacıbek­taĹź ressem­ble en fait aux Stes Maries de la Mer durant le pĂ©leri­nage manouche… Ambiance sym­pa, un monde fou, beau­coup plus un immense marchĂ© qu’autre chose. Pas trace de der­vich­es… Nous restons 2 heures, et cher­chons un moyen de retour. Pas simple.

Nous trou­vons finale­ment un bus pour Nevşe­hir, arrivons après moult péripéties à rejoin­dre Uçhis­ar vers 21h. Il fait nuit, plus de bus. Nous rejoignons donc Göreme à pied ‑on se rap­proche !- 6 bornes, soit à peine 40mn de marche, mais en bord de voie rapi­de, dans le noir absolu.

A Göreme, Michel pro­pose un peu de stop. Le temps de lever le pouce, une voiture s’ar­rĂŞte, con­duite par un type de 30 ans, sym­pa, tra­vail­lant en France, en vacances chez ses par­ents, et cher­chant un endroit oĂą s’a­muser avec son cousin sur Avanos. A Avanos, je leur indique un bar que nous avait mon­trĂ© Tay­fun la veille, et oĂą nous les invi­tons Ă  pren­dre une bière. Ils offrent (en cachette) la 1ère tournĂ©e, nous sommes donc oblig­és d’of­frir la 2è… Nous les quit­tons vers 1h du matin, sous le pré­texte, qui les fait bien rire, que nous sommes vieux et fatiguĂ©s.

Dur, la Turquie !


Lun­di 18 aoĂ»t

Lever plus tard, on traĂ®ne un peu, ça fait du bien…

DĂ©part en bus pour NevĹźe­hir, puis autre bus pour Aksaray (80km). Le but est d’at­tein­dre Ihlara en fin de journĂ©e, pour tra­vers­er la Val­lĂ©e d’Ih­lara le lende­main. Les bus turcs, c’est mieux que l’avion : sièges extrĂŞme­ment con­fort­a­bles, avec Ă©cran inté­grĂ© dans le dossier du siège de devant, et 2 con­duc­teurs qui se relaient (celui qui ne con­duit pas fait le stew­art). A peine assis dans le bus, on vous amène un verre d’eau fraĂ®che, et de l’eau de cologne (ver­sĂ©e d’une grosse bouteille dans les mains : idĂ©al pour se rafraĂ®chir…). Plusieurs fois dans le voy­age, le stew repasse, en vous pro­posant eau, çay, jus de fruits, petits gâteaux, bar­res choco­latĂ©es. Tout ça gra­tu­it, bien sĂ»r. On a encore du boulot…

ArrivĂ©e vers 13h Ă  l’o­tog­ar d’Ak­saray (tou­jours en dehors des villes, les otog­a­rs), laque­lle est rĂ©sol­u­ment sin­istre. Nous man­geons un peu, et nous apercevons avec une joie sans mĂ©lange qu’il n’y a qua­si­ment aucun moyen de gag­n­er le cen­tre ville, d’oĂą part, bien sĂ»r sinon c’est pas drĂ´le, le bus pour Ihlara. On a mis 3h, mais on y est arrivĂ©s, on est les plus forts !

ArrivĂ©e Ă  Ihlara vers 17h30. Petit hĂ´tel, qua­si­ment Ă  la descente du bus, sym­pa, pas cher, et avec une serveuse (jolie en plus) qui a tra­vail­lĂ© Ă  Avi­gnon pen­dant plusieurs annĂ©es. Le repas est, par con­tre, aus­si cher que l’hô­tel l’est peu…

Nous par­tons nous promen­er sur la grand-place, mais sommes très vite inter­pel­lĂ©s (where are you from?). On est cuits.

Michel et SĂĽleyman Ă  Ihlara

Michel et Süley­man à Ihlara

Nous pas­sons une très bonne soirĂ©e avec SĂĽley­man, un petit bon­homme tout rond et adorable, qui me rap­pelle l’On­cle Saltiel des Valeureux d’Al­bert Cohen. Et bien sĂ»r, il nous gave de çay et de cig­a­rettes. Il par­le une dizaine de mots d’anglais, nous autant de turc : tout va bien ! Bien sĂ»r, nous ren­con­trons tous ses amis, surtout ceux qui ont tra­vail­lĂ© en Alle­magne, Hol­lande ou Angleterre.

 


Mar­di 19 aoĂ»t

Départ tôt: la Val­lée D’Ih­lara ouvre à 8h. Il fait encore bon, presque frais. Nous en prof­i­tons: 3 heures plus tard, la tem­péra­ture oscille entre 38 et 40°, sous un soleil de plomb. La val­lée est superbe: un canyon de ver­dure, avec une riv­ière, entre des gorges de basalte. Impres­sion­nant ! Tout au long, des églis­es troglodytes peintes, hélas très détéri­orées. Le nom­bre d’im­bé­ciles ayant jugé oppor­tun, voire indis­pens­able, de proclamer à la face du monde ébahi que “Mimi aime Lulu”, ou que “c’est moi le plus con” dans toutes les langues con­nues, est tout sim­ple­ment extraordinaire.

Nous nous arrê­tons en fin de mat­inĂ©e pour boire un çay dans un endroit idyllique: des sortes de pail­lotes sur pon­ton au milieu de la riv­ière, ornĂ©es de tapis, ban­quettes et coussins (bien sĂ»r, on se dĂ©chausse). Après un çay (eh oui !), je m’ap­proche de 2 femmes qui fab­riquent des pide, Ă  l’é­cart, avec une tech­nique et une dex­tĂ©ritĂ© incroy­ables. J’ad­mire, je plaisante avec elles (Ă  coup de regards, sourires, 2 ou 3 mots et ça va très bien). Bref, nous nous apprivoi­sons … Au milieu de ce joli tableau, arrive un jeune cou­ple de gen­tils touristes français, qui, aperce­vant les femmes en train de pĂ©trir, s’ap­proche. Pleins d’en­t­hou­si­asme (“Oh, regarde chĂ©rie, c’est telle­ment typ­ique, c’est mag­nifique !”), ils com­men­cent, sans avoir saluĂ© ni demandĂ© l’au­tori­sa­tion, Ă  mitrailler les 2 femmes avec un superbe appareil pho­to. Com­porte­ment uni­verselle­ment irre­spectueux de tous les touristes du monde … J’échange avec les 2 femmes un regard dĂ©solĂ©, nous goû­tons aux pide (aubergines et fro­mage, humm, un dĂ©lice !) Retour sous le soleil de plomb habituel : je rĂŞve de douche.

L’hô­tel nous autorise une douche et nous prête même une cham­bre (nous avions déjà ren­du la nôtre). Bon, l’eau est glacée, mais je suis motivée et ça fait du bien quand même. Nous repas­sons voir Süley­man pour lui dire au revoir, et pas­sons évidem­ment les 2h suiv­antes avec lui, à boire des çay et fumer devant son mag­a­sin (il vend de l’eau et des jus de fruits ; quand je vous dis que c’est l’On­cle Saltiel, ou Salomon, enfin bref l’un des Valeureux!)

Il nous offre 3 çay (“il faut boire, il fait chaud”), quand nous par­venons dif­fi­cile­ment Ă  en offrir un, des cig­a­rettes, une bouteille d’eau. Impos­si­ble de refuser : il n’a rien et donne tout.

A 16h, nous reprenons le bus pour Aksaray, d’oĂą nous pren­drons un bus de nuit pour Malatya. Nous trou­vons Ă  Aksaray une excel­lente lokan­ta, avec le meilleur riz au lait de tout notre sĂ©jour en Turquie (si vous n’avez pas goĂ»tĂ© le riz au lait turc, vous ne savez pas ce qu’est un bon riz au lait)… Je com­mence Ă  arriv­er Ă  me faire com­pren­dre en turc (une ving­taine de mots, et sinon par gestes, lan­gage uni­versel), et je suis très fière de moi.


Mer­cre­di 20 aoĂ»t

Bon, les bus de nuit, mĂŞme con­fort­a­bles, c’est claire­ment l’hor­reur. Pas moyen de dormir : on arrive cassĂ©s Ă  Malatya, d’une humeur de dogues tous les deux (manque de som­meil et bobos divers con­sé­cu­tifs Ă  9h dans la mĂŞme posi­tion pour les andouilles qui croy­aient avoir encore 20 ans…)

Nous avons rĂ©servĂ© l’ex­cur­sion sur le Nem­rut Dağı auprès d’un tour oper­a­tor local qui a très bonne rĂ©pu­ta­tion (dont celle de faire tra­vailler les gens du coin), et nous avons RV Ă  l’Of­fice du Tourisme. Seule­ment ce p.…. d’of­fice du tourisme a dĂ©mé­nagĂ© sans prĂ©venir (du moins pas nous), et on ne sait pas oĂą. Et on est fatiguĂ©s (pas dor­mi, je l’ai dit ?) Et on va mor­dre. Et donc voilĂ  qu’on demande notre chemin dans la rue. Et qu’on se fait (oui oui, comme d’hab) lit­tĂ©rale­ment rapter par un habi­tant de Malatya (un autre Mehmet), qui ne sait pas oĂą c’est, mais qui va chercher avec nous… Et c’est lĂ , je l’avoue avec honte (par­don, Mehmet), que je craque (je vous ai dit que je n’avais pas dor­mi? 3 fois ? Ah), et que ma cul­ture occi­den­tale prend le dessus (merde, je suis fatiguĂ©e, qu’il nous foute la paix, ce con, il sait mĂŞme pas oĂą c’est !) Bien sĂ»r, je n’en dis rien, mais je m’écroule sur un banc, en lui expli­quant que nous sommes trop fatiguĂ©s, et vrai­ment, mer­ci, mais on va se pos­er un peu avant de pour­suiv­re nos recherch­es… Mehmet trou­ve l’idĂ©e excel­lente, pas de prob­lème, reposez-vous, et s’en va. Le sale con de touriste occi­den­tal qui Ă©merge en nous (mais pas dor-mi, bor­del !) se fĂ©licite dĂ©jĂ  de s’être dĂ©bar­rassĂ© du bon­homme, quand nous le voyons revenir. Il nous explique qu’il a trou­vĂ© l’of­fice du tourisme, c’est pas très loin, mais encore fer­mĂ©. “A 9h, quand ça ouvre, je vous y emmène, en atten­dant, ne bougez pas, je vais chercher de quoi faire un petit dĂ©je­uner pour nous trois.” Michel et moi nous regar­dons, dĂ©couragĂ©s. Il revient avec du jus d’abri­cots (le fruit de Malatya), et de quoi fab­ri­quer des pide au fro­mage pour tout le monde. Et Ă  9h il nous emmène bien Ă  l’of­fice du tourisme, les engueule (merde, ils auraient pu indi­quer mieux, et alors, ils devi­en­nent quoi, les touristes, s’il est pas lĂ  ?), et s’en va. Mehmet … Nour­ris, rassĂ©rĂ©nĂ©s, on laisse les sacs Ă  dos Ă  l’of­fice du tourisme, et on part pour une petite balade dans Malatya, qui nous plaĂ®t bien.

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Vieil homme kurde

Vers midi, départ en minibus pour le Nem­rut Dağı, d’où nous ver­rons le couch­er de soleil, puis son lever demain.

LĂ , nous sommes en ter­ri­toire kurde. Plus rude. Il est mieux que ce soit Michel qui s’adresse aux gens, plutĂ´t que moi : on m’é­coute poli­ment, mais cela gĂŞne. L’hô­tel, sim­ple et très agrĂ©able, est impec­ca­ble­ment tenu par une famille kurde (dont nous ne ver­rons que les hommes). Nous nous ren­dons compte assez vite que ces excur­sions touris­tiques sur le Nem­rut Dağı font vivre tout le vil­lage. Le guide : un enfant du vil­lage, auquel le vil­lage a payĂ© des Ă©tudes, en se coti­sant. Le minibus : achetĂ© par le vil­lage (et en mon­tant ou descen­dant les touristes, des gens du vil­lage, au bord de la route, font Ă©ventuelle­ment un signe pour ĂŞtre pris). L’hô­tel : tenu par une famille du vil­lage. Etc… Et avec l’ar­gent gag­nĂ©, on envoie les enfants du vil­lage Ă  l’école.

Le couch­er de soleil sur le Nem­rut Dağı, c’est extraordinaire.

Les têtes de rois du Nemrut Dağı

Les tĂŞtes de rois du Nem­rut Dağı


Jeu­di 21 aoĂ»t

Lever 4h pour voir, cette fois, le lever de soleil. C’est encore plus beau qu’hi­er. Je lâche tout le monde, fais le tour, et me retrou­ve absol­u­ment seule avec toute cette beautĂ©. Et cadeau sup­plé­men­taire: un jeune berg­er kurde (13 ans au plus) s’est arrĂŞtĂ© avec son mulet, et fait la prière du matin en chan­tant (il ne m’a pas vue, et vous vous doutez que je ne bouge pas)…

Retour Malatya, çay sur une très joli place, et direc­tion l’o­tog­ar (et celle de Malatya est aus­si mod­erne, agrĂ©able et impec­ca­ble que celle d’Ak­saray Ă©tait flippante…)

Nous prenons un bus pour Amasya, sur les con­seils d’un jeune cou­ple de français très sym­pas ren­con­trĂ©s Ă  Malatya, qui a adorĂ©. De toutes façons, c’est sur notre route… Bon, 10h de bus, on passe. A Amasya, Ă´ joie, il existe un servis (bus de liai­son entre l’o­tog­ar et le cen­tre ville). Bon, c’est 23h, marre, on trou­ve un hĂ´tel et dodo.


Ven­dre­di 22 aoĂ»t

Ah ! Super bien dor­mi, merci !

Une petite balade dans Amasya nous con­va­inc que nous n’avons pas les mĂŞmes goĂ»ts, ou les mĂŞmes pri­or­itĂ©s, que le gen­til petit cou­ple français…  Amasya, selon nous, ça ressem­ble plutĂ´t Ă  St Paul de Vence, c’est super cher, et plein de touristes (turcs, les touristes, mais quand mĂŞme). Donc, c’est joli, et quand est-ce qu’on s’en va ?

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Les tombeaux des rois Ă  Amasya

Déci­sion est donc prise de fil­er dans la journée sur Safran­bolu, incon­tourn­able tant selon les touristes ren­con­trés que selon les turcs avec qui nous par­lons. Amasya-Safran­bolu étant inex­is­tant en bus, nous irons d’abord à Ankara, y passerons une nuit, et repar­tirons le lende­main pour Safranbolu.

Pas grand-chose Ă  dire sur Ankara ; nous en avons vu assez peu.


Same­di 23 aoĂ»t

Safan­bolu, c’est adorable! De très vieilles maisons ottomanes, cer­taines en ruine, d’autres par­faite­ment restau­rées, de petites ruelles pavées, et, bien sûr, pas mal de petites bou­tiques d’ar­ti­sanat local, de lokum au safran, et un hammam.

Nous logeons dans une mai­son ottomane tenue par une vieille dame adorable, avec qui nous com­mu­niquons très bien par gestes, et avec nos quelques mots de turc. De femme à femme, on par­le d’en­fants (tu as des enfants? C’est bien, on peut parler…)

Bref, un jour et 1/2 très agrĂ©able, mais trop touris­tisque pour nous. On s’en va.

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Safran­bolu (les vieilles maisons)

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Safran­bolu (côté touristique)


Lun­di 25 aoĂ»t

Nous par­tons pour Bur­sa, où la vis­ite de la Grande Mosquée et de la Mosquée Verte valent vrai­ment le détour!

Nous nous promenons Ă©videm­ment dans les bazars (Bur­sa est la ville de la soie, mais aus­si des tis­sus-Ă©ponge, cotons..), que je n’ai pas trou­vĂ©s aus­si remar­quables que les mosquĂ©es, et de loin…

Atten­tion, Ă  savoir, Ă  Bur­sa, les hĂ´tels sont très moyens, et hors de prix…

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Mar­di 26 aoĂ»t

Nous prenons le fer­ry pour reli­er Istan­bul, oĂą nous pas­sons un jour et 1/2 par pur plaisir, avant de rentrer.

Au fait, je vous recom­mande chaude­ment l’hô­tel Eren­ler, dans Eminönü…

Voilà. Prochain séjour en Turquie déjà prévu (en mars 2016, en Cap­padoce, pour un con­grès spéléo).

C’est le prob­lème avec la Turquie : l’es­say­er, c’est l’adopter.

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Anne Tem­pel­hoff

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