En préparant notre article sur la Turquie dans le cinéma français, nous sommes tombés sur un véritable trésor : Les Chroniques Turques, de Maurice Pialat.
De fait, ce n’est que sur le tard, à 43 ans, que le réalisateur fait son premier long métrage, l’Enfance Nue. On oublie souvent qu’avant de tourner Nous Ne Vieillirons pas Ensemble, avec Jean Yanne, Marlène Jobert et Masha Méril; Loulou avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert en 1980; A nos Amours qui révèlera Sandrine Bonnaire au cinéma en 1983; ou Sous le Soleil de Satan en 1987 toujours avec Depardieu; le réalisateur a commencé sa vie artistique comme peintre, puis en réalisant des courts métrages à partir de 1951 avec Isabelle aux Dombes.
Selon Pascal Mérigeau, auteur de “Maurice Pialat l’imprécateur”, paru chez Grasset en 2003, c’est le producteur Samy Halfon, qui eut l’idée pour financer la série de courts métrage que Maurice Pialat voulait faire en Turquie, de n’utiliser pas moins qu’une partie du budget alloué à Alain Robbe-Grillet pour “L’Immortelle” dont nous vous parlions précédemment dans notre article sur la Turquie dans le Cinéma Français, et qui était alors en cours de tournage en Turquie.
Les Chroniques Turques de Pialat se composent donc d’une série de 6 courts métrages tournées à priori de 1962 à 1964, et présentés sous forme de documentaire sur Istanbul : Byzance, Bosphore, La Corne d’Or, Istanbul, Maître Galip et Pehlivan. Ces images précieuses constituent surtout un document rare et exceptionnel qui rappelle à la mémoire la Cité des cités telle qu’elle l’était avant que Tayyip et ses promoteurs immobiliers ne lui passent sur le corps à grands coups de rouleaux compresseurs et de bétonneuses.
C’est Istanbul, dans les yeux de Pialat, c’est la lumière classique du noir et blanc, et un magnifique hommage au peuple Turc.
Kedistan vous ayant retrouvé les 6 courts métrages. Nous vous souhaitons bon visionnage…