La Turquie, par sa richesse culturelle et historique, a naturellement inspiré les réalisateurs du monde entier. Le cinéma français ne faisant pas exception, voici donc quelques moments d’anthologie où l’on retrouve un peu de Turquie dans le cinéma du pays des frères Lumières. Et si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à nous les faire parvenir afin d’enrichir cet article…
Les Vieux de la Vieille, de Gilles Grangier, 1960
Les vieux de la vieille, dont les dialogues sont de Michel Audiard, tient son titre éponyme du roman de René Fallet. L’histoire des retrouvailles de trois personnes âgées qui vont faire tourner leur village en bourrique. Jean Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël. Au moment des retrouvailles du début, celui que ses amis appelaient “le Dabe” (Jean Gabin) qui a combattu aux Dardanelles adresse à ses deux compères qui ont fait Verdun et la Marne une de ses diatribes violacées dont lui seul avait le secret, leur éructant au visage ne pas avoir fait “une guerre de fainéant”.
Tintin et le Mystère de la Toison d’Or, de Jean-Jacques Vierne, 1961
Les premières aventures de notre célèbre héros de Hergé est porté pour la première fois à l’écran. C’est à Istanbul que se rendent le Capitaine Haddock, suite au décès d’un ami de ce dernier, et y trouver la Toison d’Or…
L’Immortelle, d’Alain Robbe-Grillet, 1963
Peu après son arrivée à Istanbul, N, un jeune professeur, rencontre L., une séduisante jeune femme qui devient son guide… et sa maîtresse, tout en refusant d’en dire plus sur son identité. Le mystère s’épaissit un peu plus le jour où L. disparaît. N décide de partir à sa recherche…
Les Barbouzes, de Georges Lautner, 1964
L’Histoire de Constantin commence au décès prématuré d’un marchand d’armes, Constantin Benard Shah, et son enterrement qui réunit autour de sa veuve Amaranthe, Mireille d’Arc, un quatuor de Barbouzes : Lino Ventura, Bernard Blier, Charles Millot et Francis Blanche. Michel Audiard, qui avait un goût prononcé pour le rocambolesque, fait citer Istanbul par deux fois, certainement pour ajouter du baroque à l’affaire…
Le Cri du Cormoran le Soir Au-dessus des Joncques, de Michel Audiard, 1971
Alfred, joué par Michel Serrault, est un chômeur plus ou moins à la recherche d’un emploi, est capturé par un gang de truands redoutables, mené par Monsieur K., dixit Bernard Blier, qui veulent absolument l’enfermer dans un cercueil pour un voyage à destination d’Istanbul avec un veston qu’il doit porter. C’est alors que la voiture dans laquelle se trouvait le cercueil où se trouve Alfred est détruite par des hommes de main d’un certain Kruger, allias Paul Meurisse. Le cercueil, sorti du coffre de la voiture lors du choc de la destruction, est emmené par deux sbires. En fait, Kruger convoite aussi ce veston, dont les boutons volumineux contiennent des diamants. A la fin, Michel Serrault pète un câble d’anthologie et décrète ne plus vouloir partir à Istanbul, et face à Paul Meurisse qui lui offre Tahiti, “la perle de l’Océanie”, voilà notre Bernard Blier obligé de défendre Istanbul, parce que “le Bosphore, hein, c’est pas d’la merde non plus”, et ce monstre du cinéma français se lance alors dans un déballage de vendeur d’agence de voyages… mythique !
Toute une Vie, de Claude Lelouch, 1974
Un survol de trois quarts de siècle afin de comprendre un coup de foudre. La vie de Sarah, née de parents rescapés de la deuxième grande guerre. Parallèlement, la vie de Simon, enfant de Paris. Après moult proximités de parcours, leurs destins sont appelés sur un vol vers New York. Vous ne voyez pas le rapport avec la Turquie dans ce film ? Il est vrai qu’elle n’est même pas une seule fois évoquée, ni de prêt, ni de loin… pourtant, si vous regardez bien le décor dans cet extrait, vous vous apercevrez que le film a été tourné… en Cappadoce !
Mayrig, d’Henri Verneuil, 1991
Dans son avant-dernier film, Henri Verneuil, de son vrai nom Achod Malakian, né en 1920 à Tekirdağ sur la partie européenne de la Turquie, dont la famille est rescapée du génocide arménien, nous raconte le roman de sa propre histoire…
Latcho Drom, de Tony Gatlif, 1993
Latcho Drom, à travers musique, chant et danse, raconte la longue route du tendre peuple tzigane et de son histoire, du Rahasthan en Andalousie, en passant bien sûr par la Turquie et Istanbul…
Hasards ou Coïncidences, de Claude Lellouch, 1998
Myriam Lini, une danseuse étoile qui arpente le monde comme une châtelaine, voit sa vie basculer quand elle décide d’avoir un enfant. Elle perd l’homme qu’elle aime et doit accepter de voir sa carrière glisser sur une pente dangereuse. Quelques années plus tard, elle rencontre à nouveau l’homme de sa vie en la personne de Pierre Turi, un habile faussaire. Mais un accident va l’obliger à re-concevoir sa vie…
La Fille sur le Pont, de Patrice Lecomte, 1999
Dans la Fille sur le Pont, Patrice Lecomte signe une comédie romantique d’une sensualité et d’une intelligence rare, avec une Vanessa Paradis en jeune fille un peu paumée, Adèle, qui collectionne les aventures sentimentales désastreuses. Un soir d’abandon, elle décide d’en finir en se jetant d’un pont parisien dans la Seine. Mais rien dans la vie ne se déroule jamais comme on l’avait prévu, et au moment fatidique de sauter, elle fait la connaissance de Gabor, allias Daniel Auteuil, qui avait eu la même sinistre pensée. Gabor est une lanceur de couteaux à la gloire passée qui va retrouver toute sa confiance avec Adèle. Mais alors qu’ils commencent à s’attacher l’un à l’autre, leur chemin va se séparer… La fin est un bouquet final qui rend hommage à la Cité des cités, Istanbul…
Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, de François Dupeyron, 2003
Monsieur Ibrahim est l’adaptation du roman éponyme d’Eric-Emmanuel Schmidt. A Paname, dans les sixties, Momo est un môme de 16 piges qui se retrouve livré à lui-même. Il va rencontrer Monsieur Ibrahim, l’épicier turc et philosophe de la Rue Bleue qui va lui faire découvrir les femmes, l’amour, la philosophie… et Istanbul, bien sûr !
L’Empire des Loups, de Chris Nahon, 2005
L’Empire des Loups est un polar noir avec Jean Reno en flic implacable qui enquête dans la communauté nationaliste turque de France, les fameux loups gris, et se finit avec de belles scènes tournées en Cappadoce, en Turquie…
Le Mas des Alouettes, de Vittorio Taviani, 2007
Le Mas des Alouettes est l’adaptation du roman éponyme d’Antonia Arslan raconte l’histoire d’une famille arménienne durant le génocide. A noter la participation du plus turc des acteurs français, Tchéky Karyo, dans le rôle d’Aram…
Tip Top, de Serge Bozon, 2013
Avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain et François Damiens. 2 inspectrices des boeufs carottes enquêtent sur la mort d’un indic. L’une tape, l’autre mate. Vous vous demandez certainement où peut bien se trouver la Turquie dans tout cela ? Mais si, tendez l’oreille… La bande originale n’est rien d’autre qu’un grand classique du Rock des pionniers du rock turc, le groupe Üç Ürel, avec leur titre “Ve ölüm”… François Damiens, une fois de plus, en essayant de chanter en turc, nous offre une séquence mythique…