Les vil­la­geois de Zile, com­mune de Tokat (là où on fait du bon pinard, oui, c’est ça, tu vois quand tu veux que ta géo­gra­phie de la Turquie, elle peut ren­tr­er !) étaient bien remon­tés aujourd’hui. Un pro­jet de cen­trales hydroélec­triques (HES) prévu sur la riv­ière Çekerek.

Et en Turquie comme en France, quand la pop­u­la­tion locale n’est pas d’accord avec un pro­jet qui vise à bousiller l’en­vi­ron­nement pour le vague prof­it de quelques uns, cela fait une nou­velle ZAD !

Plusieurs pro­jets de HES sur le ter­ri­toire turc met­tent en dan­ger aus­si bien la nature et la san­té des habi­tants dans divers endroits. Kedis­tan vous avait par­lé précédem­ment du cas de Kara­bi­ga à Çanakkale dans un autre arti­cle.

Aujourd’hui le 15 mars, de nom­breuses per­son­nes sont venues de dif­férents coins de la Turquie, rejoin­dre les vil­la­geois, pour les soutenir dans leur lutte. Nom­bre d’associations envi­ron­nemen­tales suivi comme à chaque fois de députés en mal de votes, se sont déplacés pour prêter main forte aux zadistes. Un groupe de 2000 per­son­nes s’est rassem­blé dans l’entrée de Zile.

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Le groupe de résis­tants qui por­taient, une grande ban­de­role « Dans cette val­lée, il n’y a pas d’eau à ven­dre ! » ont scan­dé des slo­gans comme « Ce n’est que le début, la lutte con­tin­ue ! ». Après les pris­es de parole, les résis­tants ont voulu se ren­dre sur les lieux du chantier à 10 km. De nom­breux policiers et gen­darmes étaient présents sur le chemin, alors les zadistes ont tra­ver­sé les champs et atteint la route. Les gen­darmes leur ont coupé encore une fois l’ac­cès, et ont de nou­veau retourné dans les champs. Ce jeu s’est répété plusieurs fois, jusqu’à ce que le groupe se rap­proche du chantier. A 500 mètres des travaux, les gen­darmes sont inter­venus avec du gaz lacry­mo, mais n’ont pas pu arrêter totale­ment l’avancement des zadistes qui ont réus­si à par­venir à l’entrée du chantier. Ces derniers ont demandé le départ des engins de l’entreprise en charge du pro­jet. Les gen­darmes ont empêché les man­i­fes­tants en bar­ri­cadant l’entrée du chantier.

Le com­man­dant de la gen­darmerie a déclaré « Nous nous sommes entretenus avec notre préfet, il nous a promis de recon­sid­ér­er le pro­jet. » Mais les man­i­fes­tants, pas dupes de la déc­la­ra­tion, n’ont pas quit­té les lieux. Le maire du vil­lage, suite à un entre­tien avec les respon­s­ables de l’entreprise a déclaré que le pro­jet était sus­pendu. Les résis­tants ont applau­di l’annonce, mais n’ont toute­fois pas voulu quit­ter les lieux.

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Cer­tains jour­naux met­tait à jour leur pub­li­ca­tions en ajoutant à 15h45 qu’une per­son­ne était blessée à la tête par une grenade à gaz, à 16h20 que les gen­darmes util­i­saient du gaz lacry­mo, et qu’il y avait des arresta­tions. La route de de Zile serait fermée.

Et l’attente continue.

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