Ötekilerin postası, “Le courrier des autres” en français, est un site d’information qui existe depuis le 21 octobre 2012. Ce journal collectif en ligne, utilise la désobéissance civile, l’activisme digitale et le journalisme citoyen comme sources d’informations alternatives.
Pendant de la Résistance de Gezi, des manifestations secouaient le pays. Le 4 juin 2013, l’association Culturelle Pir Sultan Abdal a appelé à une mobilisation pour protester contre la violence d’Etat ainsi que le choix du nom “Yavuz Sultan Selim” pour le 3ème pont de Bosphore (Le Sultan Yavuz est tristement connu des alevis pour en avoir massacré 40,000, considérés comme hérétiques). Une violente répression policière a été mise en oeuvre contre les manifestants lors de cette mobilisation.
Cet événement avait été traité comme sujet d’actualité par de nombreux journaux et agences. Ötekilerin postası avait alors publié cette information en tant que source. Recep Tayyip Erdogan alors Premier Ministre, a entamé une procédure contre le journal, en prétendant que cet événement n’avait jamais existé et que le journal mettait les alévis et les sunnites, face à face.
La plainte a été déposée contre 20 personnes qui ont publié l’information. 19 des accusés ont été libérés sans suites. Le seul dossier qui a pris le chemin du tribunal est celui du journal Ötekilerin postası, accusé “d’incitation à la haine” selon l’article 2016/2 du code pénal.
La première audience du journal était donc mercredi 4 février 2015. Et le journal a été acquitté dès la première audience.
Il n’est pas difficile de comprendre l’acharnement du gouvernement sur Ötekilerin postası. Les informations diffusées par des réseaux populaires dérangent ceux qui veulent museler le peuple, surtout quand ce dernier s’organise de façon indépendante.
D’ailleurs, la fan-page d’Ötekilerin postası a été fermée 9 fois par Facebook, pour divers prétextes. Le journal vient d’ouvrir une 10ème page Facebook, toute neuve.
Naz Oke pour Kedistan
Source Bianet, Ötekilerin postası,