Il n’est déjà pas facile d’être une femme en Turquie, alors être handicapée…

Fat­ma Oytun, prési­dent de l’Association des hand­i­capés physiques de Kay­seri (Kay­seri Bedensel Engellil­er Derneği) annonce que les 4,5% des femmes vio­lées en 2014 sont des hand­i­capées et que ce n’est que la par­tie vis­i­ble de l’iceberg.

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En effet selon “le recence­ment de vio­lence mas­cu­line de Bianet, les hommes ont vio­lé ou fait des ten­ta­tives de viol sur 109 femmes et filles dont 4,5 % sont des handicapées.

Fat­ma Oytun précise :

La société turque a une atti­tude très pro­tec­trice envers les hand­i­capés. Par exem­ple une non-voy­ante, est sou­vent pro­tégée par la famille, et celle-ci ne la laisse pas seule dehors. On observe la même chose chez les mal entendants. 

Les hand­i­capées men­taux sont par­ti­c­ulière­ment ciblées par les agres­sions sex­uelles, psy­chologiques ou physiques et ceci se passe générale­ment dans la pro­pre famille des con­cernées ou dans le voisi­nage. Ces femmes ne sont sou­vent pas con­scientes de l’agression qu’elles subis­sent parce qu’elles perçoivent sou­vent le con­tact physique comme un geste d’affection. 

Il est très facile pour une hand­i­capée men­tale face à une autre agres­sion sex­uelle de ne pas se ren­dre compte qu’il s’agit d’un viol. 

Les hand­i­capées physiques sont plus con­scientes et aver­ties et peu­vent paraitre moins vul­nérables. Mais il n’est pas dif­fi­cile d’imaginer qu’une femme sur un fau­teuil roulant n’aura mal­heureuse­ment pas la force de résis­ter à une agression. 

Ce sont des points abor­dés dans la Con­ven­tion des Nations Unies, sur les droits des handicapés

L’ex Secré­taire Générale de l’Association des Arts sans Hand­i­cap  (Engel­siz Sanat­lar Derneği), souligne que les cas d’agressions et de vio­ls sont cachés par les familles et que les chiffres ne représen­tent pas la réalité.

Avoir un enfant hand­i­capé est une sit­u­a­tion très dif­fi­cile pour une famille, donc celle-ci se com­porte dans le déni de l’handicap.

Quand il est ques­tion d’agression, la famille choisit de garder cela secret. 

Par ailleurs, les agres­sions vien­nent sou­vent des hommes de la famille proche ou du voisinage. 

Dur­sun explique que les femmes hand­i­capées sont les plus impor­tantes cibles à l’agression psychologique.

Le statut d’handicapé n’est pas accep­té sociale­ment. Vous vous sen­tez déjà exclu. Une femme hand­i­capée ressent cela encore plus. De même que la vio­lence physique, les femmes hand­i­capées subis­sent inten­sé­ment la vio­lence économique. 

Les mem­bres de famille et l’entourage peu­vent être une pro­tec­tion con­tre la vio­lence physique mais il est impos­si­ble d’empêcher la vio­lence psy­chologique. Une hand­i­capée qui subit la vio­lence psy­chologique, peut percevoir la mau­vaise inten­tion d’un homme, comme de l’affection. Les cas dif­fi­ciles nais­sent de cette façon. 

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