Comme chaque année, les hommes ont rival­isé d’ingéniosité et se sont sur­passé dans la façon de bat­tre et d’as­sas­sin­er les femmes. Comme chaque année, l’a­gence de presse Bianet a patiem­ment et courageuse­ment fait l’ef­froy­able décompte…

Selon les don­nées basées sur les rap­ports des jour­naux et des agences de presse locaux, une com­pi­la­tion réal­isée par Bianet a révélé que les hommes ont tué au moins 281 femmes (286 recen­sés après la paru­tion de cet arti­cle), vio­lé ou ten­té de vio­l­er 109 femmes et ado­les­centes, blessé 560, et harcelé sex­uelle­ment 140 femmes et adolescentes.

En 2013, les hommes avaient assas­s­iné 214 femmes et 10 enfants, vio­lé ou ten­té de vio­l­er 167 femmes et ado­les­centes, usé de vio­lence con­tre 241 autres, et harcelé 161.

Meurtres

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Les hommes ont tué 281 femmes en 2014. Com­paré à 2014, les meurtres ont aug­men­té de 31%. La répar­ti­tion des meurtres selon les années se fait comme suit : 271 en 2010, 257 en 2011, 165 en 2012, 214 en 2013, sur un total de 1,134 meurtres pour ces 5 dernières années.

20.64 % des femmes ont été tuées en recher­chant le divorce ou la sépa­ra­tion : Au moins 58 des femmes tombées au champ de l’horreur ont effec­tive­ment déclaré qu’elle voulaient divorcer de leur mari, ou se sépar­er de leur petit ami, ou vivre séparément.

8,9% des femmes ont été tuées suite à une manque de sécu­rité de la part de l’Etat cen­sé les pro­téger. Effec­tive­ment, 26 d’entre elles avaient con­tac­té les autorités pour l’application d’ordres de restric­tions de la jus­tice sur leurs com­pagnons, ou rem­pli des plaintes pour vio­lence ou men­aces de mort.

3,9 % des assas­sins avaient au préal­able eu à faire face à la jus­tice pour des charges de vio­lence et été relâchés suite à un acquit­te­ment, une amnistie ou des mesures de con­trôle judi­ci­aire : 11 femmes ont été assas­s­inées par des agresseurs restés impunis.

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45,9% des femmes ont été tuées par leurs maris, 16 par des hommes qui leurs étaient proches (frère, fils, père, cousin, etc.), 9,96% par leurs amoureux et 9,96% par un ex parte­naire (ancien fiancé ou amoureux). Les assas­sins ont été iden­ti­fiés comme mari, 129 ; amoureux, 28 ; ex amoureux, 11 ; ex mari, 16 ; fiancé, 4 ; ex fiancé, 1 ; beau fils, 8 ; ex beau fils, 1 ; homme s’étant fait recon­duire, 8 ; harceleur, 2 ; frère, 14 ; fils, 8 ; pères, 7 ; beau-père, 1 ; autres proches, 16 ; voisins, 5 ; client, 1 ; con­nais­sances d’un ami en com­mun, 5 ; fils d’un ami, 1 ; homme s’étant querel­lé avec le mari, 4 ; patron, 1 ; cama­rade de tra­vail, 1 ; petit ami de la mère, 2 ; étranger, 2 ; 5 sus­pec­tés de meurtre n’ayant pas été attrapés.

Alors que 59 % des meurtres ont été per­pétrés par arme à feu ; 29,89% ont été tués au couteau, à la hache, ou autre objet con­ton­dant ; 5,34 % par étran­gle­ment ; 3,56% par coups et blessures. Les assas­si­nats ayant été com­mis par arme à feu pour 101 d’entre eux ; objet con­ton­dant, 84 ; coups et blessures, 10 ; étran­gle­ment, 15 ; élec­tro­cu­tion, 1 ; tor­ture, 1 ; jet d’une hauteur/défenestration, 3 ; non révélé, 1.

En 2014, 3 femmes ont été assas­s­inées en dehors du tri­bunal et 1 en dehors de la prison.

Suiv­ant les meurtres, 12.48% soit 35 des assas­sins se sont ensuite sui­cidés ; 11 soit 3,9% ont ten­té de le faire sans réus­sir ; et 25 soit 8.9% se sont ren­dus aux autorités.

Vio­ls

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En vert, les har­cèle­ments. En orange, les viols.

En 2014, les hommes ont vio­lé ont ten­té de vio­l­er 109 femmes et adolescentes.

22,11% des vic­times de vio­ls furent des enfants. 35 ado­les­centes entre 12 et 17 ans ont été vio­lées en Turquie.

12,84 % des femmes n’étaient pas des citoyennes turques ; 14 des femmes vio­lées étaient des touristes, réfugiées ou expa­triées pour le travail.

4,5 % des femmes et ado­les­centes vic­times de vio­ls sont des hand­i­capées : 5 femmes hand­i­capées furent vio­lées et une mineure hand­i­capée for­cée à se prostituer.

En 2014, 29,36 % des vio­ls, soit 32 cas, ayant été relatés par les médias impli­quaient des pros­ti­tu­tions forcées.

Si 56,8 % des vio­leurs sont étrangers à leur vic­time, 11,93 % sont des parte­naires présents ou passés (maris, ex-maris, amoureux, ex-amoureux ou fiancé) et 11,93 % étaient des con­nais­sances des amis ou con­nais­sances. Avec une répar­ti­tion comme suit : étrangers à la vic­time, 62 ; amis, con­nais­sance, 13 ; ex ou nou­veau parte­naire, 13 dont 5 amoureux, 5 ex amoureux, 1 mari, 1 ex mari, 1 fiancé) ; 2 col­lègues ; 1 patron ; 7 proches ; 4 serveurs (chauf­feur, staff d’hôtel, etc.) ; 2 pro­fes­sion­nels de san­té ; 1 gar­di­en de vil­lage ; 1 flic ; 1 prof ; 1 homme écon­duit ; 1 client de tra­vailleuse du sexe.

Les vio­ls ont été com­mis de manière suiv­ante : par enlève­ment, 48 cas soit 44 % ; 28 cas en apparte­ment soit 25,69 % ; 19 cas dans la rue soit 17,43 % ; 5 dans un véhicule dont 4,59 % ; 3 au bureau ; 2 à l’hôpital ; 1 à l’entrée de l’immeuble ; 1 à l’hôtel ; 1 dans un camp de réfugiés ; 1 non spécifié.

Coups et agres­sions 

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En 2014, les hommes ont agressé et bat­tu 560 femmes.

12,85 % des femmes ont été agressées pour avoir recher­ché le divorce.

4,5 % des femmes ont été sujettes à vio­lence même après avoir porté plainte selon la loi N° 6284 en vigueur.

La plu­part des femmes ont été sujettes à vio­lence par leurs parte­naire, soit 66,96 % inclu­ant mari, amoureux ou fiancé ; 7.85 % par des ex parte­naires ; et 10,5 % par des proches.

Les hommes ayant per­pétré ces vio­lences inclu­ent : 333 maris, 41 amoureux, 1 fiancé, 32 ex maris, 8 ex amoureux, 4 ex fiancés, 18 pères, 8 frères, 23 fils, 10 autres mem­bres de la famille, 6 amis ou rela­tions, 6 beau fils, 3 ex beau fils, 9 serveurs (chauf­feur, bar­men, etc.), 6 clients, 8 col­lègues de tra­vail, 1 locataire, 5 parte­naires ou ex parte­naires de rela­tions féminines (mères, filles, amies), 8 voisins, 1 admin­is­tra­teur de voisi­nage, 1 organ­i­sa­tion armée, 1 patron, 1 offici­er de police, 2 hommes écon­duits, 18 étrangers.

La plu­part des vio­lences sont apparues sous la forme de coups et blessures pour 69,82% des cas ; au couteau, 16 % ; 8,9 % par arme à feu. Ain­si que suit : 391 coups et blessures ; 90 au couteau ; 50 par armes à feu ; à l’aide d’un véhicule pour 4 ; 1 défen­es­tra­tion ; 1 ten­ta­tive d’étranglement ; 2 agres­sion à la hache ou au marteau ; 1 lancer de grenade ; 2 lancers de cock­tails molo­tov ; 1 en démolis­sant la mai­son ; 1 incendie crim­inel ; 2 attaques à l’acide ; 2 men­aces au révolver ; 6 cas de brûlures avec eau ou gasoil ébouillanté.

Har­cèle­ments

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En 2014, les hommes ont harcelé sex­uelle­ment 140 femmes et ado­les­centes. Par­mi les cas dont l’âge des vic­times a été révélé, 67% étaient des ado­les­centes entre 10 et 17 ans.

Tan­dis que 65,7% des cas furent per­pétrés par un homme étranger, 10% furent per­pétrés par des profs. Les harceleurs ont ain­si été iden­ti­fiés comme étranger, 92 ; 14 profs ; 11 amis ou con­nais­sances ; 6 proches ; 4 patrons ; 4 ex maris ; 3 voisins, chauf­feur ou ten­ant de mag­a­sins locaux ; 2 petits amis.

Les lieux de har­cèle­ments ont été listés comme suit : 56 cas soit 40 % dans la rue ; 31 cas dont 22 % sur le net ; 18 cas dont 12,85 % à l’école ; 14 cas à l’école ; 7 cas dans les trans­ports ; 4 cas via le télé­phone ; 3 cas au bureau ; 2 cas à l’hôpital, 2 en mag­a­sin ; 2 en voiture privée ; 1 dans l’ascenseur.

Dis­tri­b­u­tion régionale

* Ces sta­tis­tiques sont basés sur les cas de vio­lence apparus dans les médias en 2014. Les cas de vio­lences mas­cu­lines dans pays n’attirent pas tou­jours l’attention des médias au tra­vers du pays. Ain­si, cette étude reflète seule­ment la dis­tri­b­u­tion régionale des vio­lences mas­cu­lines ayant « réus­si à attir­er les médias ».

Le ratio de cas de vio­lences mas­cu­lines sur la pop­u­la­tion régionale de femmes a été indexé selon les recense­ments sta­tis­tiques de l’Institut Sta­tis­tique de Turquie. En 2014, 1090 cas de vio­lences mas­cu­lines dont les meurtres, les ten­ta­tives de meurtres, le har­cèle­ment, la vio­lence sex­uelle, le viol et les agres­sions sont apparus dans les medias. Par­mi ces cas, le lieu a été iden­ti­fié dans 1,088 d’entre eux. Selon le nom­bre de cas apparus dans les médias, la plu­part des cas reportés venaient de la région de Marmara.

Les ratios de cas selon les régions sont comme suit : 294 cas soit 27 % Mar­mara, 198 soit 18% la Mer Noire, 188 soit 17 % sur la Méditer­ranée ; 188 soit 14 % en Ana­tolie cen­trale ; 137 soit 13 % pour l’Egée ; 75 soit 7 % la région sud-est et 49 cas pour 5 % à l’est. Et 2 cas non spécifiés.

D’un autre côté la région de la Mer Noire est la pre­mière région où les cas de vio­lences mas­cu­lines ayant des cou­ver­tures médi­a­tiques ait été rationnée à la pop­u­la­tion fémi­nine régionale. La Région de la Mer Noire étant suiv­ie par la Méditer­ranée, l’Egée, Mar­mara, l’Anatolie Cen­trale, la région du Sud Est, et la région Est.

Au regard de la den­sité régionale des cas de vio­lence mas­cu­line, un Prof. Assis­tant de l’Ingénirie Civile de l’Université de Koç a réal­isé l’index suivant :

(Les cas sont indexés de 0 à 10 points).

* Au pre­mier rang avec 10 points : La région de la Mer Noire avec le plus haut ration de cas de vio­lences mas­cu­lines. Le som­met des cas de vio­lence régionale avec cou­ver­tures médi­a­tique divisé par la pop­u­la­tion régionale fémi­nine est de 52.0)

* Sec­ond rang avec 7.4 points : La Méditer­ranée, 38.7.

* Au troisième rang avec 5.3 points : L’Egée, 27,7.

* Qua­trième rang avec 4,9 points : Mar­mara, 25,5.

* Cinquième rang avec 4, points : Ana­tolie Cen­trale, 23,9.

* Six­ième rang avec 3,8 points : le sud est de l’Anatolie, 19,8.

* Dernier rang : Ana­tolie de l’Est, 15,7.

La moyenne de la Turquie est autour de 5.5 sur les 10 points indexés. La somme des cas de vio­lence cou­verts par les médias dans tout le pays divisé par la pop­u­la­tion fémi­nine totale de Turquie est de 5.5.

Source : Çiçek Tahaoğlu, Istan­bul, Bianet, 20 jan­vi­er 2015.

 

 

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