Vous con­naissiez la Turquie, son peu­ple chaleureux et accueil­lant, ses mosquées mil­lé­naires, ses paysages à couper le souffle…

Vous con­naissiez Çarşı, le plus grand club de sup­port­ers de foot de l’U­nivers, son record du monde de bruit dans un stade, son esprit anti-autori­taire, ses actions antifas, ses sou­tiens de nom­breuses caus­es human­i­taires et écologiques…

Grâce à ce pays mer­veilleux, à son peu­ple for­mi­da­ble, et à ses sup­port­ers les plus lib­er­taires, nous sommes fiers de vous présen­ter aujour­d’hui la jus­tice Turque : ses absur­dités, ses non sens, son manque d’impartialité…

Hier, donc, avait lieu à Istan­bul le procès des fans de çar­si, accusés, tenez vous bien, d’avoir voulu fomenter un coup d’E­tat durant les man­i­fes­ta­tions du parc Gezi à Istan­bul en 2013. Voici, rien que pour vous et en exclu dans la presse française, la tra­duc­tion des moments les plus absur­des de l’ac­cu­sa­tion twit­tés par les prévenus eux-même lors du procès…

  • Le juge a demandé la défense en pre­mière audi­ence (cela sig­ni­fie, qu’avant de lire les accu­sa­tions, les avo­cats devraient être capa­bles de pré­par­er la défense…
  •  Cem Yakışkan : « Lors de mon inter­roga­toire,  j’ai dit «siz» (vous) aux policiers, il a écrit «tel­siz» (talkie walkie). Si nous avions le pou­voir de fomenter un coup d’Etat, nous auri­ons fait gag­n­er le cham­pi­onnat à Beşik­taş. »
  •  Numan Bülent Ergenç, accusé de men­er le groupe au bureau du pre­mier min­istre : « J’étais dans une autre ville (Tekir­dağ) le 1er juin. Dans l’un des enreg­istrements télé­phoniques, ils ont écrit «çatışın» (com­bat­tez), alors que j’ai dit «ora­da kalmaya çalışın» (essayez de rester là-bas). Dans un autre enreg­istrement ils ont lu «yaksın­lar» (qu’ils brû­lent), j’ai dit en vérité «yapsın­lar» (qu’ils le fassent).”
  • Un objet qui fut iden­ti­fié comme étant du matériel pour une bombe s’est avéré durant l’accusation être une bouteille d’eau en plastic.
  • Erdem Işık : «Je suis un grand fan de Beşik­taş. Nous avons un match con­tre Liv­er­pool. Je demande le retrait de mon inter­dic­tion de quit­ter le pays. »
  • Erol Özdil (alias Camel Erol): « Je suis l’un des fon­da­teurs de ÇⒶrşı . Je pré­pare les ban­nières. Mes ban­nières sont inter­na­tionale­ment recon­nues. Ce couteau que la police a trou­vé chez moi était là depuis 10 ans, il est plein de pous­sière. Ce qu’ils ont appelé une bombe fumigène est un pétard de feu d’artifice banal util­isé lors des anniver­saires et des matchs de foot. Les flics ont pris le masque que j’utilise quand je pré­pare les ban­nières mais n’ont pas touché aux ban­nières ni aux bombes de pein­ture parce que ce n’était pas intéres­sant pour eux. »
  • Arda Mut­lu Doğan : « Ce que vous appelez de l’armement trou­vé chez moi est un jou­et. Une arme en plas­tique util­isée pour les tour­nages de film ».
  • Ersan Şen: « Depuis quand com­man­der une piz­za entre dans les con­stats d’accusation pour prou­ver le sou­tien à une ten­ta­tive de coup d’Etat ? »
  • L’avocat de la défense Yıldız İmr­ek : « L’accusation ne men­tionne pas les crimes pré­sumés con­tre les accusés. La cour, en l’acceptant, a com­mencé le procès sous influ­ence. Le gou­verne­ment de la Turquie est à Ankara et ne se can­tonne pas unique­ment au pre­mier min­istre. Même s’ils entraient dans un bureau du Pre­mier Min­istre à Istan­bul, cela empêcherait-il le gou­verne­ment de fonc­tion­ner ? Et même plus, le Pre­mier Min­istre n’était même pas à Istan­bul à ce moment là. Com­ment est-il pos­si­ble de pren­dre le con­trôle d’un bureau du gou­verne­ment avec un bulldozer.
  • Volkan Eroğlu : « C’est nor­mal que j’ai un couteau à dön­er kebab chez moi, mon père vend des dön­er kebab ».
  • Ant Erbirsin : « Je suis par­ti à la man­i­fes­ta­tion le 31 mai, je ne suis pas allé au front à cause des gaz lac­rimos. J’ai seule­ment par­lé de ça à ma copine. J’étais à Kocaeli. J’ai men­ti à ma copine pour ne pas qu’elle ait l’impression que j’étais une poule mouil­lée. »
  • Le juge : « Vous avez écrit sur votre pan­car­te “je ppog­narde”». L’accusé : « Bah, c’est une expres­sion de Baaddin ça… C’est un per­son­nage dess­iné, une car­i­ca­ture… ». Le juge :«  ça s’écrit avec deux A ou un seul ?”».
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Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.