Les tra­vailleurs tex­tile de Kazo­va qui avaient occupé leurs locaux suite à leur licen­ciement sans recevoir leur salaire et qui ont obtenu leurs machines après des mois de lutte, ont main­tenant créé leur coopérative.

Pour­tant cela n’a pas été facile, il a fal­lu des mois aux autorités à approu­ver la coopéra­tive à cause du mot “démoc­ra­tie” dans la con­sti­tu­tion de celle-ci, rap­porte Ahmet Demir­taş, mem­bre de l’administration de la coopéra­tive Kazova.

Après que notre résis­tance se soit sol­dée par la vic­toire, nous avons ouvert notre bou­tique le 26 jan­vi­er. Ensuite, nous avons tra­vail­lé pour lancer notre coopéra­tive. Cepen­dant il a été dif­fi­cile de faire valid­er notre con­sti­tu­tion auprès des autorités du Min­istère de l’Industrie, des Sci­ences et de la Technologie.”

La con­sti­tu­tion dit que la coopéra­tive fonc­tion­nera démoc­ra­tique­ment. Cepen­dant, le min­istère a affir­mé que ce terme était “poli­tique” et qu’il ne pou­vait pas faire par­tie d’une con­si­tu­tion. Nous leur avons répon­du que nous le savions et nous nous sommes bat­tus pour qu’ils l’acceptent, mais ils ont refusé”.

D’un autre côté, les tra­vailleurs de Kazo­va sont en train de dévelop­per leur activ­ité. Main­tenant ils lut­tent pour lancer leur pro­pre ate­lier et leur usine.

Écoutes téléphoniques

Demir­taş affirme que leurs télé­phones ont été écoutés dans le cadre de “lutte con­tre le terrorisme”.

Il explique que le Bureau d’investigation du crime organ­isé et du ter­ror­isme de Turquie leur a envoyé une note en août, dis­ant qu’ils avaient été enreg­istrés et que les résul­tats indi­quaient “qu’aucune enquête n’était nécessaire”.

Nous con­tin­uerons à produire”

Ahmet Demir­taş ajoute aus­si que la coopéra­tive est main­tenant opérationnelle.

Il y a 12 tra­vailleurs dans l’administration de la coopéra­tive. Nous allons aus­si ouvrir un ate­lier et une usine. Notre seul but est de com­mencer à pro­duire le plus vite pos­si­ble. Nous con­tin­uerons à pro­duire de la maille. Nous ouvrirons notre pre­mier ate­lier à Bayra­m­paşa, Istanbul.”

Nous allons aus­si ven­dre les machines que nous avons occupées durant notre résis­tance pour en acheter de nou­velles. Nous allons ven­dre les pro­duits dans nos bou­tiques. Nous voulons ouvrir une usine d’ici 6 mois”

Nous sommes arrivés jusque là grâce à la lutte” con­clut Demirtaş.

Traduit par Meryl Ipek pour Kedistan
Source Bianet, le 14 novem­bre 2014

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